vendredi 31 décembre 2010
Playlist #6 : The December Sound
1/ Teenage Fanclub - Sometimes I Don't Need To Believe In Anything (sur l'album Shadows, sorti chez Pema en 2010)
En mode "daydreaming" ...
2/ The Harvest Ministers - Six O'Clock Is Rosary (sur le single Six O'Clock Is Rosary, sorti chez Sarah Records en 1992)
Déluge de cordes, et de beauté.
3/ Beach House - Norway (sur l'album Teen Dream, sorti chez Bella Union en 2010)
Bon, mes billets d'avion sont direction la Suède, mais c'est pas grave, la Norvège c'est joli aussi.
4/ Allo Darlin' - My Heart Is A Drummer (sur l'album Allo Darlin', sorti chez Fortuna Pop! Records en 2010)
Petite exception dansante (et génial clip en carton, au sens propre).
5/ The Ropers - Waiting (sur le single Sunbathe, sorti chez Slumberland Records en 1993)
Paroles incompréhensibles, bonheur indescriptible.
6/ Secret Shine - Loveblind (sur le single Loveblind, sorti chez Sarah Records en 1993)
Le bruit court.
7/ The December Sound - Truth Hurts (sur l'album Silver Album, auto-distribué en 2008)
Tempête de neige à l'horizon ...
8/ Jeniferever - From Across The Sea (sur l'album Choose A Bright Morning, sorti chez Drowned In Sound Recordings en 2006)
... et tempête de sentiments, aussi.
9/ Ask For Joy - Swoon (sur l'EP Swoon, sorti chez Infinitely Recursive Records en 2005)
"If the stars had a sound it would sound like this", comme on dit chez Mogwai.
10/ M83 - Kim & Jessie (live pour Pitchfork.tv au Juan's Basement, en 2008)
Nappes synthétiques, composition lumineuse, et solo orgasmique en conclusion ...
mardi 28 décembre 2010
Un single #14 : Fitness Forever - Mondo Fitness EP [2010]
vendredi 24 décembre 2010
Chez Sarah #7 : The Sweetest Ache - If I Could Shine [SARAH 36]
samedi 18 décembre 2010
Out This Week #7 : The Pains Of Being Pure At Heart - Heart In Your Heartbreak
dimanche 12 décembre 2010
Un single #13 : Wild Nothing - Summer Holiday [2009]
Et bien, elles commençaient par des accords lâchés avec excitation. Des accords qui créent une mélodie impossible, à la beauté lumineuse. La batterie rentre elle aussi en courant, tête en l'air et cheveux au vent, sans plus se soucier que ça du lendemain (quel lendemain ?). La voix, par contre, est un peu plus du genre contemplative. Elle s'attarde un peu, se pose des questions, accélère soudain, mais pas franchement, et toujours dans un détachement délicieux. Le temps d'un refrain sans paroles, on peut se laisser aller à fredonner une exalatation passagère. Plus loin, on s'aventure sur un pont magistral : arpèges éclatants entrecoupés d'accords épurés, break de batterie sur lequel on peut danser timidement, et qui débouche sur une ligne de basse élastique et libérée. Magistral. Et autant le dire, dans votre vol pour très loin, dans le train pour ailleurs, ou même encore sur l'autoroute vers n'importe où, et puis même en restant chez soi pour trainer dans le quartier les soirs où il fait trop chaud, on tient là une composition tout simplement parfaite, qui traine cette mélancolie qui rend certains étés inoubliables.
Retourner le 7' permet ensuite d'embarquer dans Vultures Like Lovers (=>). Le paysage y est sublime, tout autant que déroutant : une guitare éclatée comme un ciel étoilé par un delay halluciné, un beat tremblant, épuisé. Si la voix semble peiner à se faire une place, elle souligne surtout la fragilité de l'ensemble, sorte de miracle permanent, à la touchante précarité. La mélodie ondule, se courbe, la lumière perce parfois au milieu d'un brouillard enveloppant. La limite entre intime et infini se trouble terriblement, les perspectives se brouillent, les répères s'éparpillent. Quels sentiments sont ici exprimés ? Qu'importe, serais-je tenté de répondre : chacun peut trouver là ce qu'il ressent, et s'approprier véritablement la composition, ces images floues, mais simplement belles. Quant à la suite de l'histoire de Jack Tatum, vous la connaissez sans doute aussi bien que moi.
lundi 6 décembre 2010
Un single #12 : Camera Obscura - Eighties Fan [2001]
Eighties Fan occupe donc la face-A, et s'ouvre dans un clin d'oeil appuyé aux Mary Chain (ou à Phil Spector ?), avec l'utilisation du beat de Be My Baby des Ronettes. Mais pas de guitare stridente à l'horizon : seulement Tracyanne Campbell, quasiment a capella, tout juste soutenue par une basse minimaliste. Les paroles sont malicieuses, et l'amosphère reste un peu suspendue jusqu'à l'arrivée de la guitare acoustique sur le refrain. Les choses se mettent en place doucement, un peu comme si la chanson se réveillait lentement. Pourtant, après le second refrain, une pluie de cordes soulève le morceau, soulignant superbement la mélodie. On ne s'en remettra pas, tant le romantisme et la classe transpirent de cette envolée digne des grands moments de Belle & Sebastian (l'affiliation entre les deux groupes est à l'époque évidente). C'est dans un sourire timide que Tracyanne conclut par des "I'm gonna tell you something good about yourself./I'll say it now and I'll never say it about no one else.", tandis qu'on se délecte encore quelques secondes d'arrangements subtils et délicats.
Sur la face-B, on trouve deux sucreries délicieusement twee-pop. La première se nomme Shine Like A New Pin (=>), qui fait d'emblée sautiller. On fait ici sans les violons, mais le synthé, discret et mélodieux, remplit son rôle à merveille. Tracyanne y chante de son naturel un peu effacé, sans jamais forcer, comme dans un murmure à peine élevé. Sa mélodie vocale est ensoleillée, et le soutien des choeurs de John Henderson apporte une profondeur intéressante. On se laisse aller à perdre un peu la raison sur un pont long mais justifié, pendant lequel s'invite notamment une guitare électrique intense. Puis on glisse vers un final plaisant et relaché, qui coule un peu comme quand on a pas envie que le morceau finisse parce qu'on danse avec une jolie fille ... Let's Go Bowling (=>), elle, est bien plus mélancolique. Habillée d'une acoustique intimiste, on y ressent assez bien l'ambiance de chambre d'étudiant un matin pluvieux, de ceux qui font se demander où vont les choses, et les relations avec les autres (ce qui semble être le thème évoqué). La guitare est chaleureuse, et semble être jouée avec une forme de paresse ... qui la rend irrésistible. Encore une fois, Tracyanne éblouit le morceau en chuchotant, accentuant ainsi la sublime fragilité d'une composition tendrement nostalgique. En connaisseur, John Peel ne s'y était pas trompé : dès cette époque, Camera Obscura avait un bel avenir.
mardi 30 novembre 2010
Playlist #5 : November Starlings
1/ Mogwai - Rano Pano (sur l'album Hardcore Will Never Die, But You Will, à paraître chez Rock Action Records en 2011)
Bientôt le nouvel album, et les choses ne s'annoncent pas mal du tout.
2/ Ride - In A Different Place (sur l'album Nowhere, sorti chez Creation Records en 1990)
Romantisme shoegaze.
3/ Teenage Fanclub - Everything Flows (sur l'album A Catholic Education, sorti chez Paperhouse Records en 1990)
Mélodie ultime, refrain magique.
4/ Tralala - Never Understand (The Jesus & Mary Chain Cover) (sur l'album Tralala, sorti chez Audika Records en 2005)
Les Mary Chain version girly-bubblegum. Irrésistible.
5/ Crystal Stilts - The City In The Sea (sur l'album Alight Of Night, sorti chez Slumberland Records en 2008)
Influences marquées, et chansons sacrément bien écrites.
6/ Acid House Kings - Anorak Days (sur l'EP Play Pop!, sorti chez Marsh-Marigold Records en 1992)
Parce que je suis tout content de mon anorak.
7/ The Pains Of Being Pure At Heart - Heart In Your Heartbreak (sur le single Heart In Your Heartbreak, à paraître chez Slumberland Records en 2010)
Ils sont de retour, chronique à suivre bientôt, ici même (ce teasing de base, j'ai honte).
8/ Trembling Blue Stars - November Starlings (sur l'album The Last Holy Writer, sorti chez Elefant Records en 2007)
Une chanson d'automne. Tout simplement.
9/ The Go-Betweens - Bachelor Kisses (Acoustic) (live à Brisbane en 2005, sur le DVD That Striped Sunlight Sound, sorti chez Tution en 2006)
Grant n'est plus, et comme si c'était pas assez triste, cette version est totalement désarmante.
10/ The Magic Numbers - Forever Lost (live au T In The Park, le 9 Juillet 2005)
Pour finir, un peu perdus, mais avec un sourire.
vendredi 26 novembre 2010
Live Report #4 : Teenage Fanclub @ Théâtre Garonne
Qu'importe donc, nous aurons en tous cas attendu assez longtemps (et sans première partie), pour que vers 21h30 (après qu'un roadie plus tout jeune mais marrant comme tout ait tout accordé) débarquent cinq écossais souriants, devant un public très chaleureux. Et nous voila conquis d'emblée par Start Again qui ouvre le set en dévoilant ce qui sera le thème de la soirée : mélodies parfaites, compositions d'orfèvres, harmonies sublimes ... et les éclairs signés des solos de Raymond McGinley. Ces impressions ne seront à aucun moment démenties par la suite, où vont s'enchainer les petites dernières à retrouver sur l'album Shadows sorti cet été (Sometimes I Don't To Believe In Anything, ou Baby Lee, seront de vrais grands moments), et de glorieuses anciennes comme une Don't Look Back émouvante, ou encore Your Love Is The Place Where I Come From où Norman Blake nous sort son xylophone. Le fait marquant, c'est sans doute cette improbable magie qui permet de naviguer entre les songwritings (et donc les chants) de McGinley, Blake et Love, chacun légèrement différent, mais tous cohérents, et d'un niveau invariablement élevé. Mais on navigue aussi entre les époques et les albums, sans trop y faire attention, tant les chansons n'ont pas vieilli, tant leur écriture pop n'a pas pris de ride. Norman, petit par la taille, cardigan et lunettes sérieuses, est gentil comme tout, drôle comme un gamin, très agréable, et si les autres sont plus discrets et concentrés, la bande dégage pourtant une forme de joie de vivre plaisante. Je serais bien incapable de reconstituer toute la set-list, mais qu'importe, les tubes ne manquaient pas, et ce qu'ils ont joué nous a largement comblé.
La fin de set est marquée par la doublette fatale Sparky's Dream/The Concept. La première est une référence power-pop joussive dont on ne se lasse pas, et sera, comme toutes les compositions de ce bon Gerard Love, particulièrement saluée. La seconde est elle un véritable hymne générationnel qui va provoquer la jubilation de la salle, qui reprend en choeur les "Oh Yeah" avec Norman. Je sais pas pourquoi, ça doit être la mélodie, mais j'ai envie de pleurer de bonheur tellement c'est bon. Je me retiens cependant pour mieux chanter tout ça, et prendre un plaisir fou à savourer l'outro désarmante. Forcément, le rappel est demandé et accordé : il commence de mémoire avec Sweet Days Waiting, romantique au possible, et se termine un peu plus loin avec la quasi-shoegaze Everything Flows, tout premier single du groupe, composition lumineuse comme peu le sont, avec ses guitares affolées et son refrain intemporel, où éclatent les sentiments. Les trentenaires sautent partout comme s'ils avaient 17 ans, tout le monde semble très très heureux d'être là. Le final instrumental est intense, et on aurait aimé qu'il dure des heures, que le toit de la salle s'échappe et nous laisse avec les étoiles. En rentrant chez moi, je repasse par le même pont qu'à l'aller, et je m'y attarde à nouveau. En fait, ce n'était pas simplement trop beau : c'était parfait.
mercredi 24 novembre 2010
Out This Week #6 : Girls - Broken Dreams Club EP
Première rencontre pour commencer avec Thee Oh So Protective One (=>), qui nous plonge d'emblée dans une atmosphère carrément 50's (délicieux abus de reverb). La surprise est constituée par une section de cuivres, qui sans se montrer envahissante, vient souligner une ligne mélodique d'un fort classicisme, puis prendre en main un solo déchirant. "Déchirant", qui est d'ailleurs le qualificatif le plus approprié à la description du songwriting de Christopher Owens, encore et toujours sensible ("They never know about the times you cried to the movies/They never know about the times you cried to the music ..."). Déjà le déluge de sentiments donc, malgré une ambiance ensoleillée. Magique. Et l'on enchaine avec Heartbreaker (=>), que Ryan Lynch (désormais intronisé lead guitarist) embrume d'un phaser matinal. Le morceau m'avait clairement enthousiasmé quand j'avais vu le groupe en concert, et la qualité se confirme ici, autour d'une mélodie limpide, d'un Christopher légèrement en retrait (et en douceur) mais qui porte le refrain, puis d'un solo magistral. Le rythme est soudainement ralenti avec l'arrivée de la chanson-titre Broken Dreams Club (=>), grimée début 60's dans sa forme (cuivres discrets, clavier retro, reverb éclatante). Le chant est plus beau et touchant que jamais, surtout sur un refrain au romantisme brisé. Le fait est qu'on se laisse complètement bercer, puis envouter par cette mélancolie à fleur de peau, qui transpire d'une composition instinctive, superbement fragile.
C'est Alright (=>) qui ouvre la face-B, avec une ligne de basse groovy, élastique, et dansante, qui entraine avec elle une instrumentation qui mêle acoustique et éléctrique, avec une production aux petits oignons par ce bon Chet White. Le tout coule avec une aisance déconcertante et un peu tête en l'air avant un final ralenti où la batterie se permet un solo sensuel au milieu d'une pluie de détails ravissants. Le contraste est saisissant quand survient la solitude de Christopher qui entame Substance (=>) seul avec sa guitare aux accords joués avec une lenteur exquise. La composition est simple et évocatrice, un peu perdue, doucement désespérée (le "Guitar solo, come on!" est glissé d'une manière si particulière, comme en équilibre), même si l'espoir fait son chemin dans les dernières lignes, où intervient un choeur féminin. En fait, tellement de choses sont mélangées ici qu'on est en droit d'hésiter à se laisser aller dans un sourire discret, ou à pleurer un peu parce que ça réveille quelques petites choses en nous. Pour finir, Carolina (=>) étend d'abord une longue introduction lunaire et dévastée, avant de se laisser hanter, avec l'arrivée d'une batterie puissante, par des figures shoegazing. Christopher chante la première moitié du morceau d'une voix grave, fatiguée et sombre, assez inhabituelle il faut bien l'avouer. Puis soudain, la lumière du petit jour apparait, et les paroles chantées se trouvent évoquer l'envie d'ailleurs, exprimée avec un amour sans mesure. Car il est bien question d'amour et de coeurs brisés chez Girls, avant toute autre chose, et mis en valeur par une écriture foudroyante, élégante, intemporelle. Qui sait où ces compositions peuvent mener Girls ? Loin, très loin, serais-je tenté de réponde, tant ils confirment là les espoirs placés en eux. "Sky is the limit", comme on dit là-bas.
jeudi 18 novembre 2010
Out This Week #5 : The Radio Dept. - Never Follow Suit
L'entrée en matière est confiée à The One (=>). Sur la base d'un beat 80's (légère reverb) mais presque hip-hop, viennent se coller un par un les éléments qui vont construire la composition. Basse sous-terraine, synthé bizarre, puis piano à la mélodie aérienne. Duncanson rentre, pose sa voix anormalement aigüe, force même un peu. Le balancement se prolonge, pas vraiment dansant, mais par lequel on se laisse porter avec légèreté, en bougeant presque au ralenti. Comme souvent chez les Suédois, la chanson fourmille de détails instrumentaux, que ce soit la batterie qui parfois sursaute avec fracas, ou des petites touches indéfinissables mais magiques qui prennent leur envol dans le final. Une belle introduction, suivie donc par le titre phare Never Follow Suit (=>), déjà chroniqué en ces pages, mais sur lequel il ne peut pas être mauvais de s'attarder à nouveau : il est une convocation ravissante de Saint-Etienne en plein trip reggae au baléares. Et ça marche du tonerre, entre un beat éclatant, une basse dont la mélodie porte tout simplement le morceau, des accords extatiques, des nappes sonores estivales et la voix de ce bon Johan qui traine, flemme à peine mélancolique. La petite surprise que constitue le pont, où s'invite un extrait du film culte Style Wars (via une citation de Skeme, dont le pseudo se cache en référence dans le titre du troisième album de groupe, d'ailleurs), relance parfaitement la chanson vers le statut qu'elle mérite, celui de miracle pop d'un solstice d'été.
On passe ensuite par Stay Off Route (=>), interlude très shoegaze, qui fait penser à ces transitions qu'avaient l'habitude de construire My Bloody Valentine (pour la brume matinale du départ), ou Rocketship (pour le rayon de lumière final). C'est imparable, dans le sens où cela crée une forme de curiosité chez l'auditeur, avant de l'engager dans une ouverture mélodique parfaite pour enchainer avec On Your Side (=>), dynamique et colorée, qui joue sur les paroles de Never Follow Suit, dans une boucle magistrale, qui évolue tout en subtilité jusqu'à un étincelle finale amenée par un synthé qui sonne comme des violons enjoués, chatoyants et incandescents. Pour finir, Never Swallow Fruit, le remix signé Pistol Disco, s'avère sympathique mais un peu long, et n'apporte pas grand chose d'important, même si mettre en valeur la superbe ligne de basse est une vraie bonne idée. Toujours est-il que ce nouveau single impose The Radio Dept. comme un groupe sûr de sa force, qui s'il ne propose pas ici de nouveauté bouleversante, sait construire une discographie sans faux-pas, dispensant encore une fois des mélodies irréprochables. Pourvu que ça dure.
dimanche 14 novembre 2010
Live report #3 : La Petite invite Les Nuits Sonores @ Théâtre Garonne
Jeudi 11 se présentait donc en premier lieu Francesco Tristano, pianiste barcelonais venu en quasi-voisin. Le garçon, au physique rappelant Luke Ridnour dans ses meilleures années à la fac d'Oregon (la parenthèse basket est refermée), parait, mais ça doit être l'instrument qui veut ça, complètement habité sur scène. Faut bien avouer que sa façon de faire nécéssite une concentration certaine dans la mesure où jouer du piano, gérer des samples sur un PC, triturer à la main des pédales d'effets et jouer du synthé, en même temps, n'est pas chose aisée. Son set va longtemps peiner à décoller, la faute à des progressions particulièrement lentes, et à un passage en mode Explosions In The Sky, joli mais qui n'avait rien à faire là. Car quand le jeune homme lâche ses beats et livre des accords lumineux, les mélodies sont accrocheuses, et l'ensemble séduisant. Les premiers pas de danse sont esquissés dans une atmosphère sympathique et colorée (à signaler que les light-shows furent plaisants les deux soirs). Le renversement est donc complet lorsqu'il faut accueillir ensuite le live de la DJ française Chloé. Car la techno de la demoiselle évolue dans des sphères très sombres, où la noirceur prend le pas sur la lumière, et où les mouvements s'inscrivent plus en moiteur qu'en sourires. Malgré l'âpreté mélodique de la chose, très monolithique (mais pourtant en perpétuelle évolution), le public prend possession de ce dancefloor des ténèbres. Les beats glauques et froids parlent avant tout au corps, et relèguent peut-être un peu loin les nappes diaphanes et les passages chantés d'une voix perdue par Chloé elle-même. Mon camarade de concerts (qui connaissait bien mieux son sujet que moi, venu quasi-sans rien connaitre les deux jours, je l'avoue) regrettera la durée trop courte du set, en outre marqué par un pain dommageable. C'est en tous cas sur ces constatations que s'achève la première soirée.
Vendredi 12, pas moins de cinq noms à l'affiche, même si seulement trois d'entre-eux parviendront jusqu'à nos oreilles. En effet, un problème de videur peu compréhensif (ai-je vraiment l'air d'avoir 16 ans ?) nous fait manquer l'ouverture assurée par Dunst. Notre soirée débute donc avec les français de Cercueil, premier et seul groupe à structure "rock" (batterie-synthé-basse) du festival. Ils jouent, devant une salle encore un peu clairsemée, un post-punk froid, bruyant, porté par des samples à mon sens trop présents, et par une batteur bon mais trop fort en volume. La chanteuse a une belle voix (quand on l'entend), est plutôt jolie, mais manque pas mal de charisme, aussi. Leurs chansons sont souvent brouillonnes (dont une, présentée comme nouvelle, sur laquelle ils s'y prendront à deux fois), partent un peu dans tous les sens, et manquent d'une ligne mélodique claire. Bref, à part un dernier morceau enfin engageant, pas la joie. Tout le contraire de la suite, qui nous amène en complets ignorants devant El Guincho, trio catalan amené par Pablo Diaz-Reixa aux synthé et sampler, accompagné d'un bassiste et d'un guitariste. Inspirés et à l'enthousiasme contagieux, les trois garçons vont être la claque de ma soirée. On pourrait décrire leur musique comme un road trip d'Animal Collective entre la feria de Pampelune et les fêtes acidulées de la Costa Brava : en résumé, c'est complètement décomplexé, ça bouge comme pas permis, les mélodies sont génialement ensoleillées, et alcoolisées façon cocktail bien fruité. Une façon de mettre les collages sonores un peu cérébraux chers à Panda Bear au service de l'éclate avant tout. En tout, une grosse heure d'un set tubesque (terminé, en rappel, par une Antillas qui ne finissait jamais ... et tant mieux, parce qu'on en aurait redemandé jusqu'au bout de la nuit !) qui nous aura amené le plein été (transpiration en prime) au mois de Novembre, chose rare s'il en est, et surtout une heure absolument fatale pour toutes les paires de jambes et de fesses mises à contribution au cours de danses frénétiques ininterrompues. Complètement joussif. C'est donc un peu sur les genoux qui nous accueilleront pour terminer notre soirée Pantha Du Prince. Et c'est avec les forces insoupçonnées qu'il nous reste que l'on va encore bouger pendant une bonne heure sur une techno minimale puissante, mêlée de relents d'ambient, quand ce n'est pas de shoegazing. Après un début très bruitiste et flanqué d'une capuche façon magicien noir, le bonhomme va mettre très en avant ses beats pour se lancer dans un set passionnant, toujours partagé entre paysages épurés sur mélodies glacées, voyages épiques, et expérimentations parfois difficiles à appréhender (mais je ne suis pas du tout familier du genre, d'où ma possible incapacité à tout intégrer). Globalement quand même, Hendrik Weber (de son vrai nom) crée une atmosphère réellement prenante, où un romantisme diffus et subtil pousse à danser les yeux fermés, à se laisser glisser entre les champs de possibilités ouverts par chaque nouveau rythme, étouffants ou exaltants, souvent entrelacés. Des applaudissements très chalereux marqueront des remerciements sincères, pour cette rencontre enfin matérialisée. C'est très fatigués mais particulièrement heureux que nous quittons donc les lieux vers 2h30 (rester pour Acid Washed qui concluait jusqu'au matin étant problématique pour diverses raisons). Et si les horizons explorés lors de ces deux jours restent encore troubles pour moi, ce fut indéniablement l'occasion, en plus de satisfaire un peu de ma curiosité, de passer de superbes moments.
vendredi 12 novembre 2010
Chez Sarah #6 : Another Sunny Day - I'm In Love With A Girl Who Doesn't Know I Exist [SARAH 7]
Seule sur la face-A, on retrouve logiquement I'm In Love With A Girl Who Doesn't Know I Exist (=>), dont le seul titre, à la fois malicieux et totalement désespéré, laisse présager de quelque chose dont on ne se remettra pas facilement. Et fatalement, c'est un hymne qui se joue pendant tout juste 1 minute et 38 secondes. Cela peut sembler terriblement court, pourtant tout sera dit, rien ne sera oublié. Mélodie intemporelle sur une batterie perdue, guitares superposées et belles à pleurer, l'instant est fait de magie, de cette manière qu'ont parfois les choses un peu tristes de devenir inoubliables sans qu'on sache vraiment pourquoi. Les mots, eux, sont simples, mais décrivent pourtant à merveille ces sentiments ressentis par ceux qui vivent en secret un amour impossible ("So I'll just lie and dream of the chances I've missed./I'm in love with a girl who doesn't know I exist."). Ces paroles, on a envie de les chanter à gorge déployée (ou de les murmurer dans son coin) quand ça va pas fort, quand les jambes flanchent un peu, quand les yeux sont dans le vague, ou même qu'ils sont un peu humides ... Une chanson (un archétype ?), comme un signe ultime, probablement, que Sarah savait parler aux timides ...
Sur la face-B, encore deux pépites, à commencer par Things Will Be Nice (=>), elle aussi coincée sous les deux minutes, mais qui dévoile une ligne mélodique aussi claire qu'un "autre jour ensoleillé" ... Fondamentalement simple, à peine maladroit, inévitablement touchant. Encore une fois, les paroles sont légèrement amères, mais un espoir lumineux filtre par la fenêtre entrouverte. Pour finir, on plonge dans The Centre Of My Little World (=>). Un monument d'écriture pop naïve mais incandescente, où tout va bien, puis plus vraiment, et puis tampis puisqu'on peut toujours en faire une chanson parfaite. De ces montagnes russes émotionnelles (aux arpèges éclatants ...), on ressort un peu chamboulé, mais convaincu qu'existe une place pour ceux qui écrivent ce que dicte leur coeur, seuls depuis le fond de leur chambre. Au milieu de "leur petit monde", un peu fragile, mais où tout est possible, on croise cette fille (forcément), de l'amour (nécéssairement), des déceptions (fatalement), et surtout des pop-songs magistrales, manifestes sincères de leurs histoires introverties ...
samedi 6 novembre 2010
Un single #11 : East Village - Cubans In The Bluefields [1988]
dimanche 31 octobre 2010
Playlist #4 : Octobre, ou le retour de la pluie.
1/ The Cavalcade - Meet You In The Rain (sur l'EP Meet Your In The Rain, auto-distribué, en 2009)
Chanson "de jour de pluie" parfaite.
2/ Girls - Heartbreaker (sur l'EP Broken Dreams Club, à paraître chez True Panther en 2010)
Souvenir de concert qui a enfin sa version studio. Ce que je peux l'aimer cette composition ...
3/ The Pains Of Being Pure At Heart - Stay Alive (sur l'album The Pains Of Being Pure At Heart, sorti chez Slumberland Records, en 2009)
Dans le genre mélodie fatale, ça se pose là.
4/ Ringo Deathstarr - Imagine Hearts (sur l'album Colour Trip, à paraître chez ClubAC30, en 2011)
Ah, on dirait que Kevin Shields avait oublié de nous sortir toutes les demos de Isn't Anything ...
5/ Another Sunny Day - Anorak City (sur le single Anorak City, sorti chez Sarah Records, en 1988)
Crazy fuzz-box !
6/ Pocketbooks - Falling Leaves (sur l'EP Waking Up, sorti chez Make Do And Mend Records, en 2008)
Pour sautiller sur les feuilles qui tombent.
7/ Allo Darlin' - If Loneliness Was Art (sur l'album Allo Darlin', sorti chez Fortuna Pop Records, en 2010)
You've been on your own as long as I recall/If loneliness was art I could hang you from the wall/In some Berlin hall.
8/ Summer Camp - Ghost Train (sur l'EP Young, sorti chez Moshi Moshi Records en 2010)
Parce qu'on a le droit de danser timidement, aussi.
9/ Evening Hymns - Lanters (sur l'album Spirit Guides, sorti chez Out Of This Spark, en 2009)
Et quand le matin reviendra, rien, ou presque, n'aura changé.
10/ The Field Mice - Five Moments (live au Tufnell Park Dome à Londres, le 21 Novembre 1991)
The end of the affair.
mercredi 27 octobre 2010
Un album #6 : Moscow Olympics - Cut The World [2008]
jeudi 21 octobre 2010
Live report #2 : Midnight Juggernauts + Anoraak @ Le Bikini
lundi 18 octobre 2010
Un single #10 : Ringo Deathstarr - Ringo Deathstarr EP [2007]
mardi 12 octobre 2010
Out This Week #4 : Belle And Sebastian - Belle And Sebastian Write About Love
Et ce n'est pas le très bon début de disque qui nous fachera avec le groupe. Car en premier lieu, I Didn't See It Coming, confiée à la sublime voix de Sarah Martin, se montre réellement éclatante, autant dans son couplet en retenue, à la mélodie émouvante, que dans son refrain limpide. Chaque accord de piano, chaque arpège de guitare est un vrai plaisir, et si l'on peut questionner la cohérence de l'intervention de Stuart sur un pont très 80's, sa présence pour un jeu de ping-pong sur le refrain final rend la composition réellement grande. Une réussite, donc. Et la déception n'est pas non plus à l'horizon de la breakée Come On Sister (=>), dansante et jouissive comme pas permis avec ses synthés qui pourraient sembler un peu cheap, mais qui sont génialement utilisés, dans un style déluré juste ce qu'il faut. La balade Calculating Bimbo constitue un moment agréable, assez dans l'ambiance classique du groupe. On regrettera juste qu'elle traine légèrement trop en longueur. Car suit I Want The World To Stop (=>), débridée, basse remuante en avant, et forts accents 60's sur un refrain. Et toujours, en filigrane, cette timidité tendrement touchante, et diablement irrésistible.
Mais petit problème, Belle & Sebastian pêchent ensuite par irrégularité. On pouvait douter de l'intérêt d'inviter Norah Jones, mais alors si c'est pour en plus nous sortir une chanson qui ressemble à du Norah Jones, c'est quand même pas cool du tout. Un peu plus loin, Stevie Jackson passe au travers de la seule composition qui lui est confiée sur I'm Not Living In The Real World, trop bordélique. Pourtant, et c'est aussi à souligner, on a pu s'enthousiasmer sur le sympathique single Write About Love, ou finir en beauté en dansant sur Sunday's Pretty Icons (=>), évidence plongée dans des années 80, toute en pastel, en douceur, et en ballons de baudruche multicolores. Puis, surtout, comment ne pas mentionner The Ghost Of Rockschool (=>), probablement la plus belle réussite du disque, où Stuart et ses camarades retrouvent sur quatre minutes et demi la grâce qui a fait d'eux un groupe générationnel. On revoit, en se laissant bercer par cette trompette rêveuse et cette mélodie d'une pureté chavirante, les images d'une histoire que le groupe a su construire avec notre intimité, nos sentiments. La voix est fragile comme au premier jour, et la chambre dégage cette chaleur rassurante. Car au fond, si ce Write About Love comporte ça et là de malencontreux errements, il montre aussi que Belle & Seb savent toujours nous parler. D'un murmure tellement singulier ...
mercredi 6 octobre 2010
Chez Sarah #5 : The Rosaries - Forever EP [SARAH 62]
La face-A est confiée à Leaving (=>). La magie opère immédiatement, en particulier grâce la voix adolescente et légère de Laura Watkins, qui gambade tranquillement sur des arpèges délicats semblables à des fleurs en train d'éclore au printemps. Rentre enfin la guitare acoustique, qui, ponctuée de quelques coups de grosse caisse, va faire monter le morceau en tension. Cette ascension est douce, progressive, mais totalement inarrêtable. Comme si une forme de curiosité poussait à se laisser emporter par la composition, on se retrouve surpris à l'instant où Laura force sur sa voix avant de déclamer avec fermeté ses "I'm leaving you", soutenue par un torrent de guitares shoegaze. La gamine n'est plus, elle prend son envol, et s'affirme dans un vacarme ravissant.
Une fois le disque retourné, on rencontre Anything (=>), menée par une guitare aux accords soyeux, et une section rythmique touchante car un peu gauche. Entre quelques hésitations malicieuses se déploie une mélodie ample, aérienne mais superbement intense. La voix géniale de Laura survole à nouveau l'ensemble avec aisance, avant qu'une pédale de fuzz chaleureuse n'emporte la composition dans un instrumental final désarmant d'évidence, très Sarah Records dans l'esprit : soudain, tout semble s'éclairer, prendre un sens exacerbé juqu'à en paraître nouveau. Suit pour conclure Ivory Tower (=>), balade à la mélancolie sucrée, coucher de soleil à la lumière idéale, arpèges qui se reflètent sur l'eau, une voix d'ange pour se laisser bercer. On y décèle une profonde émotion, plongée dans une innocence qui change forcément la perception des choses. Tout n'est ici que magie duveteuse, et l'on goûte à la beauté singulière d'un vrai cocon de sentiments. Alors qu'importe les sourires ou les larmes, car ces rares instants méritent juste d'être vécus.
jeudi 30 septembre 2010
Playlist #3 : Septembre : du basket, du foot, de l'eau fraîche, et des amphithéâtres.
1/ Yuck - Georgia (sur le split-single Georgia/Paul Blart And The Death Of Art, sorti chez Transparent Records en 2010)
Miracle noisy-pop, et accessoirement, le solo le plus jouissif de l'année en conclusion.
2/ Klaus&Kinski - Mamà, no quiero ir al colegio (sur l'album Tierra, Tràgalos, sorti chez Jabalina Mùsica en 2010)
Pour tous ceux qui, comme Marina Gòmez ou moi, aimeraient bien rester plus longtemps au lit le matin.
3/ Camera Obscura - Eighties Fan (sur l'album Biggest Bluest Hi-Fi, sorti chez Andmoresound Records en 2001)
Tracyanne est très belle, et Tracyanne écrit de superbes chansons. (Tracyanne, je t'aime.)
4/ Notre-Dame - Sur Ton Répondeur (New Version) (sur le single Sur Ton Répondeur And Other French Love Songs, sorti chez Quince Records en 1999)
Oh la petite pop-song totalement malicieuse ...
5/ The Radio Dept. - The New Improved Hypocrisy (en téléchargement gratuit sur la page http://www.labrador.se/hypocrisy, sorti chez Labrador en 2010)
Même quand ils parlent politique, ils sont magnifiques.
6/ The Field Mice - Anyone Else Isn't You (sur le single The Autumn Store Part 2, sorti chez Sarah Records en 1990)
Other than you, I want no one/If I can't have you, I want to be alone.
7/ The Raveonettes - I Wanna Be Adored (The Stone Roses Cover) (sur le site drmartens.com, sorti dans le cadre du 50ème anniversaire de Dr. Martens, en 2010)
Relecture Spectorienne d'un classique ultime du Madchester.
8/ The Depreciation Guild - My Chariot (sur l'album Spirit Youth, sorti chez Kanine Records en 2010)
Un groupe de shoegaze dans ta console de jeu, si c'est pas trop cool ça.
9/ Porcelain Raft - Tip Of Your Tongue (sur l'EP digital Gone Blind, auto-distribué en 2010)
Le vent souffle, un coeur bat.
10/ The Mary Onettes - Lost (live à Nyhetsmorgon, en 2007)
La Suède. Côté froid et épique.
vendredi 24 septembre 2010
Un single #9 : Best Coast - Best Coast 7" [2009]
Sur la face-A, on trouve Sun Was High (So Was I), mid-tempo monolithique et lo-fi, fuzz fatiguée en avant sur une structure totalement épurée (tout juste deux accords ?). Mais quel charme. Et dans ce tonnerre de sentiments, la mélancolie occupe une place de choix, tant on s'imagine une fin d'été à la chaleur insoutenable, les yeux défoncés par le soleil (et par le reste ?), l'esprit tourné vers une contemplation ("Watch the cars go by") passive car dépassée. Une lente inertie donc, et les souvenirs probablement destructeurs de quelqu'un qu'on refuse d'oublier, chantés dans ces "I thought of you ..." répétés par une Bethany à la voix fragile et maladroite, noyée sous les guitares, renforçant une tenace impression de solitude. Moment d'égarement intense, éclairé d'une lumière et d'un amour épuisés, pour une composition fatale de sincérité, qui frappe en plein coeur, puis le brise lors d'un fade-out éprouvant. Sublime.
Côté B se présente d'abord So Gone (=>), qui duplique la recette de la langueur et des guitares crades, tout en renversant les impressions données juste avant. Car ici, c'est Bethany la forte tête qui parle, avec une voix emplie d'insolence, pour décrire un garçon qui ne sait pas ce qu'il veut. Le je-m'en-foutisme n'est donc pas loin, autant dans le son que dans le ton, et on se laisse bien vite gagner par ce sourire ironique. La composition bascule surtout par les "Oooooh" placés à la fin, qui font glisser vers l'évidence une mélodie pop sur laquelle le reste n'insistait peut-être pas assez. C'est donc dans un sourire qu'on accueille That's The Way Boys Are (=>), reprise d'une sucrerie pop 60's (signée Lesley Gore). Une relecture en douceur, plongée dans une reverb typique, et où la guitare mène le train tout en évitant de se montrer envahissante. Sans atteindre la beauté fatale des travaux des Raveonettes, ni s'attarder sur la candeur de la version originale, Bethany se livre à une reprise plutôt coquine, terriblement malicieuse, irrésistiblement dansante. Outre le fait de marquer une influence, se dessine ici surtout la mesure du temps qui passe : dans une autre époque, Mademoiselle Cosentino aurait peut-être été l'égérie d'un girl group produit façon Phil Spector. Si les formes ont quelque peu changé, des filles parlent encore de garçons, et la pop, éclatante, reste le fil conducteur.