samedi 31 juillet 2010

Playlist #1 : Juillet, c'est l'été.

Un nouveau concept en ce lieu, avec une playlist qui regroupera chaque mois les chansons les plus écoutées par mes oreilles. Des morceaux dont j'ai parlé, parfois, mais aussi et surtout certains que je n'ai pas encore évoqués, et dont vous pourrez vous délecter sans avoir à subir ma prose envahissante. Bref, du compacté, prêt à être écouté, et généralement, mes choix seront "de saison", si j'ose dire. Allez, c'est parti (contrairement à mes flèches habituelles, là il suffit de cliquer sur le titre du morceau).

1/ Wild Nothing - Summer Holiday (sur le single Summer Holiday, sorti chez Captured Tracks en 2009)
Le titre est juste totalement explicite, non ?

2/ Harlem - Someday Soon (sur l'album Hippies, sorti chez Matador en 2010)
Pour hurler les paroles du refrain comme il se doit.

3/ Wavves - No Hope Kids (sur l'album Wavvves, sorti chez Fat Possum Records en 2009)
L'hymne de la jeunesse, ni plus ni moins !

4/ Ringo Deathstarr - Summertime (sur le single In Love, sorti chez SVC Records en 2009)
Il fait trop chaud. Vraiment trop chaud.

5/ Air France - Collapsing At Your Doorstep (sur l'EP No Way Down, sorti chez Sincerly Yours en 2008)
"Sorta like a dream ?" - "No, better."

6/ Saint Etienne - Nothing Can Stop Us (sur l'album Foxbase Alpha, sorti chez Heavenly Recordings en 1991)
Sur le dancefloor, rien ne peut nous arrêter !

7/ Mystery Jets - Two Doors Down (sur l'album Twenty One, sorti chez 679 Recordings en 2008)
Le kitsh, ça défonce, parfois.

8/ Washed Out - Feel It All Around (sur l'EP Life Of Leisure, sorti chez Mexican Summer en 2009)
On est pas bien là sur la plage ?

9/ The Pains Of Being Pure At Heart - Doing All The Things That Wouldn't Make Your Parents Proud (sur l'EP The Pains Of Being Pure At Heart, sorti chez Painbow Records en 2007)
Ben ouais, parce que l'été on fait des conneries.

10/ Oasis - Bring It On Down (live au Club Quattro à Tokyo, le 15 Septembre 1994)
Comme si vous y étiez. Allez Noel, fais nous rêver.

lundi 26 juillet 2010

Un album #4 : Klaus&Kinski - Tu Hoguera Està Ardiendo [2008]

Pas facile de décrire en quelques mots la musique des espagnols de Klaus&Kinski. Impossible même, tant ce groupe, qu'on classera par flemme dans la case indie-pop, manie une forme d'éclectisme, en restant pourtant parfaitement cohérent. Car le quatuor Murciano (Marina Gòmez au chant, Alejandro Martìnez Moya à la guitare, Paco Martìnez Tomàs à la basse, et Alejandro Vicente-Yagüe au reste) navigue avec finesse entre des influences diverses et variées : le baroque de l'emprunt, comme nom de groupe, du patronyme de l'acteur le plus mentalement atteint de l'histoire du cinéma mondial, les facettes de leur Espagne, entre tradition flamenca et étendues baignées de soleil, et la filiation vers l'indie-pop britannique des plus belles années, mais aussi de ses racines pop-60's. Un cocktail bien curieux, pourtant particulièrement réussi sur leur premier essai, Tu Hoguera Està Ardiendo.

Tous ces ingrédients apparaissent dès El Cristo Del Perdòn (=>) (ne vous fiez pas aux noms de certaines chansons, je pense vraiment pas que ces gens soient croyants). Boite à rythmes endormie, basse Field-Micienne, enchevêtrements de guitares, structure pop mais légèrement déviante, et la superbe voix douce et effacée de Marina, généralement exactement sur le même plan que les guitares, en subtil équilibre. Mais avant tout, une mélodie claire et limpide, jusqu'à cette juxtaposition finale magnifique. La clipée Nunca Estàs A La Altura présente elle un très beau torrent de guitares shoegazing qui portent une mélodie éclatante. Là encore, le morceau est organisé de manière moins simple qu'il n'y parait : l'évidence des couplets est contrebalancée par des breaks qui apportent des nouveaux arguments à un bel édifice. Mélangeant arpèges acoustiques, et électronique dansante, Rocanrolear (=>) catapulte en plein été, et offre à Marina l'occasion de susurer quelques mots avec une sensualité séduisante. Grand écart avec Mengele Y El Amor (=>), exercice de style plongé dans les musiques traditionnelles espagnoles, avec son refrain excessif fait de cordes dramatiques et de choeurs grandiloquents. C'est pas dénué d'intérêt, et ça pose une forme de contexte, donc pas si hors-sujet que ça. Clipée également, Flash-back Al Revès est une sucrerie pop-acoustique ensoleillée, débridée, sautillante, et timidement souriante (c'est du moins ce que fait passer la voix de Marina, très "entre deux"). Les violons à contre-emploi sur le refrain sont assez géniaux.



On prend ensuite la route sur l'Autovìa de Albacete (=>), balade (en camion, sérieusement ?) en pleine chaleur sur des lignes droites interminables. Un instant pour souffler. Avec son beat très Au Revoir Simone, Muerte en Plasencia peine un peu à trouver ses marques avant l'arrivée d'un refrain qui vient sauver le tout avec une belle mélodie vocale. Suit Crucifixiòn, La Soluciòn (=>) qui s'alimente en tension pour offrir des guitares lumineuses, et des violons divins. Une tension encore plus présente sur Ronnie O'Sullivan, qui évoque une construction post-rock, mais à laquelle il manque le petit côté épique qui en aurait fait une réussite. Dommage. Telèfono de la Esperanza, de son côté, se montre beaucoup plus classique, mais étale peut-être sa mélodie entêtante sur une durée légèrement trop importante.



La tuerie indie-pop, cette fois-ci au sens le plus habituel du terme, est pour La Mano de Santa Teresa de Jesùs (=>), qui dévoile une fuzz printanière entièrement au service d'une réelle évidence mélodique. C'est simple, frais et exaltant, une grande chanson tout simplement. En la Cama (=>) restranscrit ensuite avec une fidélité déconcertante l'atmosphère de la matinée passée à ne surtout pas sortir du lit, pour la simple et bonne raison que l'on y est pas tout seul. Autant dire flemme, douceur, et surtout quelques regards amoureux. Les brouillards matinaux résument d'ailleurs très bien l'entrée en matière vaporeuse de Lo Que No Cura Mata (=>), avant une prise de pouvoir des guitares qui se fait comme au ralenti, pour dessiner en définitive un paysage incandescent. C'est la sensation d'observer une étendue dévastée qui prédomine par conséquent sur la conclusion Sintigo o Sin Ti, habitée d'une pâleur usée, plume perdue qui chemine lentement vers le sol. Quelques instants de calme pour se remémorer ce qui fait le charme de ce premier album : Klaus&Kinski savent composer ces chansons qui collent si bien à certains moments, ces mélodies qui imprègnent et marquent, ces arrangements qui plongent immédiatement dans une atmosphère singulière. Largement de quoi les placer à l'époque en position de meilleurs espoirs du microcosme indie espagnol. Une promesse confirmée depuis la sortie cette année de leur second album, Tierra, Tràgalos ...

mercredi 21 juillet 2010

Un album #3 : Wild Nothing - Gemini [2010]

Jack Tatum est jeune, et Jack Tatum est tout seul pour mener l'un de ses multiples projets, nommé Wild Nothing. Un nom énigmatique, pour un album, intitulé Gemini, qui ne l'est pas moins, tant il semble sortir de nulle part, le bonhomme ne s'étant révélé que tard en 2009 avec son premier single. La trajectoire est donc météorique, et peut-être faut-il simplement aller chercher les raisons à celà dans la musique de l'américain (en tous cas, pas dans un artwork un peu douteux) ...

L'ouverture est confiée à Live In Dreams (=>), qui pose assez clairement les lignes du son des quarante minutes à suivre : fade-in, nappes synthétiques douillettes, guitare froide, voix discrètement plaintive (un peu comme si Alec Ounsworth, se mettait à chuchoter). Mais surtout, mélodie éclatante et séduisante qui porte une composition baignée de candeur adolescente ("Because our lips won't last forever, and that's exactly why I'd rather live in dreams and I'd rather die."). La claque est assez magistrale, et on se prend donc à rêver. D'autant que c'est le très bon single Summer Holiday (=>) qui prend le relais, laissant entrevoir une noisy-pop ensoleillée, encore une fois assez naïve, faite de ces guitares qui tournoient longtemps dans les têtes. Il est cependant compliqué pour un être humain d'enchainer beaucoup plus de tueries sans faiblir un seul instant. Idée malheureusement confirmée par la suite de l'album. Si Drifter (=>) peut encore soutenir assez bien la comparaison, avec ses arpèges malicieux, son synthé très 80's et son refrain bousculé, on peine à trouver un réel intérêt à Pessimist (noyée chez 4AD, mais sans la maitrise), O, Lilac (bancale et réchauffée), ou Bored Games (qui ne décolle jamais vraiment). Un signe d'immaturité, tant le ressort mélodique demeure malgré tout intéressant.



L'aérienne Confirmation (=>) rassure néanmoins dans la foulée, avec sa guitare touchée de la grâce d'un Johnny Marr, et sa basse agile qui rappelle un peu The Wake (pensionnaires de Sarah Records et de la Factory, rappelons-le). On ne retiendra que partiellement My Angel Lonely, exercice de style sur le drum beat de Be My Baby, et ses couplets tout aussi poussifs que son refrain est agréable. The Witching Hour (=>) traine en terres électroniques décadentes une mélancolie un peu trop pesante, là encore seulement éclairée par un refrain saccadé mais grandiose. La vitalité fait son retour sur l'entrainante Chinatown, qui va chercher chez Even As We Speak une énergie et une fraicheur bienvenues. L'ensemble de la composition est pour le coup tout-à-fait au niveau du refrain qui domine le tout d'un oeil coquin. Même sensation de jeunesse timidement insolente sur Our Composition Book (=>), lancée façon TGV, les touches de guitare égrenant autant d'arbres trop vite dépassés, jusqu'à un émouvant passage sur un pont, qui semble surtout nous faire décoller des rails. Magique. Il est l'heure de conclure sur la chanson-titre Gemini (=>), étirée en de froides couches de synthés, venues glacer un morceau qui semble se perdre dans l'indicible. "Se perdre", c'est d'ailleurs bien la problématique de ce premier album, partagé entre évidences marquantes, et maladresses dommageables. Les mélodies restent, cependant. À Jack Tatum de nous montrer bientôt qu'il sait comment les projeter.

dimanche 18 juillet 2010

Un single #4 : Camera Obscura - Let's Get Out Of This Country [2006]

Comment présenter Camera Obscura, tant ce groupe revêt une importance toute particulière à mes yeux ? Des gens qui font exister depuis 12 ans maintenant une forme de miracle indie-pop, dans des époques longtemps troubles, et désormais plus propices. Il faut bien dire qu'on ne résiste pas facilement aux beaux yeux et aux compositions sensibles de Tracyanne Campbell, ni aux instrumentations délicates de la bande qui l'entoure. Si souvent cantonnés dans un rôle de suiveurs de Belle & Sebastian au début de leur aventure, c'est la sortie charnière de leur album Let's Get Out Of This Country (et du single du même nom) en 2006 qui va leur offrir une émancipation plutôt bienvenue, via le développement d'un son aux influences bien plus 60's (vous avez dit Phil Spector ?). En quelque sorte, la recherche d'un idéal de "pure pop" originelle, et surtout complètement hors du temps.



C'est donc en premier lieu une forme de sensibilité qui s'évapore de Let's Get Out Of This Country. Une sensiblité subtile, coquine et équivoque, la tristesse avec le sourire au coin de lèvres. En substance, voila ce qui transparait de ces paroles douces-amères, de cette envie d'ailleurs, mais d'ailleurs meilleur, et d'ailleurs à deux, aussi. La voix de Tracyanne cultive également ces impressions, dans sa façon de prononcer "pretty" avec tout l'espoir du monde, ou de laisser trainer son "I just can't see ..." jusqu'à le rendre fatal. Mais il semble en fait que tous les éléments convergent vers cette ambivalence de sentiments : la mélodie monte juste assez haut pour nous laisser y croire, sans compromettre pour autant le fait que l'on retombe toujours en douceur (mais que l'on retombe quand même ...), mais au meilleur moment pour faire voler un coeur en éclats (et l'on revient sur ce "I just can't see", véritable point culminant). De même, la relation tortueuse entre, d'un côté, une guitare qui joue, s'amuse, et de l'autre, des cordes et des claviers plutôt touchants, fait des merveilles dans l'art de créer un contraste. Cette sensation, quand on ne sait plus quoi ressentir, mais que l'on sait qu'on ressent vraiment.


La suite de ce petit plaisir s'apprécie par la dégustation de deux faces-b, futiles et donc totalement indispensables. Lemon Juice And Paper Cuts (=>) est un gentillesse plongée dans la reverb, portée par un refrain en complète suspension, et une trompette un peu perdue mais cajoleuse. Un joli moment, clin d'oeil malicieux, qui perd son regard dans le lointain, en divaguant ses "When the lights go down ...". La réussite devient totale avec (jeu de mot inside) Return To Send Her (=>), mid-tempo nocturne fait d'hésitations amoureuses et de prises de relai instrumentales. Tracyanne chante peut-être plus divinement que jamais, avec une forme de timidité qui la rend craquante au possible. Car elle est exactement la fille dont j'aime qu'elle me murmure à l'oreille. Même s'il ne s'agit que d'une chanson ...

mercredi 14 juillet 2010

Live report #1 : Julian Casablancas + Girls @ Le Bikini

Double affiche de folie hier soir à Toulouse, puisque venaient en pays du cassoulet à la fois Julian Casablancas (songwriter et chanteur magique au sein de The Strokes, en pleine escapade solo), et Girls (sensation pop lo-fi du moment). Temps lourd (chaleur moite), son de qualité (raaah, le Bikini), et salle pleine à quelque chose comme 90%.

Après une longue attente devant la salle (depuis quand, au Bikini, on laisse rentrer les gens qu'à 21h alors qu'il y a écrit 20h30 sur le billet ?), je me poste tranquillement en plein milieu pour apprécier la première partie assurée par Girls, quatuor venu tout droit de San Francisco. Manque de pot, les gens (en particulier les trois mecs devant moi qui vont passer leur temps à discuter) ont majoritairement l'air de pas connaitre, ni de savoir que la bande de Christopher Owens (dont c'était semble-t-il l'anniversaire, et qui a coupé ses cheveux, et ça lui va pas si mal que ça) est peut-être le groupe le plus exaltant du moment (fort heureusement, la salle a applaudi assez généreusement). Nous voila donc embarqués dans une demi-heure résolument tubesque et jouissive. Les choses commencent par une face-b (bon, j'annonce tout de suite que je suis nul au jeu de la reconstitution des setlists), suivie de Laura (=>), singe extrait du génial Album (dont je parlerai bientôt si j'ai le temps). Un début en douceur donc, et la montée se fait lentement, avec deux "nouvelles", Substance (=>) d'abord, Heart Breaker ensuite. Le groupe tient la route, en particulier le second guitariste, moche comme tout mais très bon. Surtout, le talent dans l'art de la composition est indéniable, chaque chanson semble écorchée vive, prête à mettre les coeurs en miettes. Sur scène, cette force est décuplée par la timidité de Christopher Owens, plié sur sa guitare, leader malgré lui, mais aussi par un son lo-fi très légèrement crade, juste ce qu'il faut pour mettre en valeur des sentiments exacerbés. Un grand vent de sincérité souffle. Et en parlant de souffle, la fin du set amène vers l'explosion que je n'osais imaginer : à la suite d'une Lust For Life entrainante, la tremblante Hellhole Ratrace (=>) se mue dans son final en tornade shoegaze, bruit blanc en avant et toutes voiles dehors, pour déboucher sans transition sur la tuerie Morning Light (=>), qui emporte tout sur son passage. De quoi nous laisser de magnifiques souvenirs (et une envie régénérée de replonger dans leur disque), les meilleures choses ayant une fin, qui vient en l'occurence bien trop tôt, tant Girls auraient mérité de bénéficier d'un set de durée normale. Ce sera pour une autre fois, bientôt je l'espère.



Que pouvais-je attendre de Julian Casablancas hier soir ? Je dois bien avouer que je ne savais pas trop, dans la mesure où je n'avais pas écouté une seule fois son album solo (je devais avoir en tête disons 3 chansons, qui sont Left & Right In The Dark, Out Of The Blue et 11th Dimension), principalement pour cause de production pas vraiment à mon goût (abus de claviers, qui ont tendance à dégouliner un peu trop). Mais d'un autre côté, autant avouer que j'ai, comme pas mal de gens de mon âge, largement usé les deux premiers albums de The Strokes (un peu moins le troisième), et qu'à ce titre, Julian reste quelqu'un de culte, le genre de personne qui me transformerait presque en groupie. Presque, parce qu'il faut bien avouer que ma "groupitude" demeurait hier soir largement inférieure à celle des bataillons de gamines de 15 à 19 ans qui peuplaient majoritairement la salle. Bref, le Jules ouvre (de mémoire) sur 11th Dimension (=>) plutôt dansante, et c'est l'occasion de se remémorer les talents du bonhomme, surtout la chose qui finalement restera comme la plus marquante de ma soirée : Julian est un putain de mélodiste. Les compositions sont parfois un peu compliquées à appréhender, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a des mélodies partout, et des mélodies magnifiques, attention. Bref, l'occasion de mettre le feu à l'assistance n'est pas manquée par Hard To Explain (=>), première bombe Strokesienne envoyée à nos jambes, puisque tout le monde saute partout. La suite suit un peu ce schéma inaugural, enchainant chansons du projet solo, et génialeries plus anciennes. Je retiendrai à ce petit jeu Out Of The Blue (=>) et I Wish It Was Christmas Today (=>), particulièrement sympathiques, mais également Automatic Stop (=>) et Electricityscape (=>) (pourtant pas forcément ma came d'habitude pour cette dernière), qui sont un bonheur à réentendre. Julian apparait plutôt à l'aise (même si c'est à lui de faire toute l'animation scénique), raconte quelques conneries entre les morceaux ("I feel like Woody Allen"), souvent en français (le garçon a parait-il quelques notions, bien plus qu'il ne le laisse croire d'ailleurs). Niveau look, il est pas dans sa période la plus classe, loin de là, il a pas eu l'air aussi paumé depuis la tournée post-Room On Fire, cette mèche blonde sur le côté est odieuse, sa veste rouge d'un goût douteux (mais bon, tout ceci relève du détail, j'allais pas à un défilé de mode). Côté voix, c'est saturé d'effets, on le sent bien, mais il s'en sort de manière plutôt agile, et puis autant dire que j'adore sa voix, de toute façon. Pour ce qui est du groupe avec lui, ça joue à peu près carré (mouais), les guitares sont bien plus présentes que sur son album (ce que je considère comme un point très positif), mais par contre je crois pas qu'ils aient besoin d'être aussi nombreux (surtout si c'est pour surcharger le tout en faisant de la merde), ça sent fort les emplois fictifs cette affaire. Bref, fin de set (je crois) sur Left & Right In The Dark (=>) ("Oh wake up wake up, oh wake up wake up ..."). Rappel tout de même, avec une chanson (assez calme) que je ne connaissais pas, et puis surtout le moment de pétage de plombs de la soirée sur The Modern Age, ma chanson préférée de The Strokes, où Julian livre d'ailleurs une performance vocale de premier ordre (la voix qui monte sur "Do it just to please me", woaw). L'orgasme est atteint, j'ai gagné le droit d'aller me coucher (mais la prochaine fois, j'exige The Strokes, les vrais et en entier).

samedi 10 juillet 2010

Un single #3 : The Depreciation Guild - Dream About Me [2009]

J'ai très exactement un an de retard sur la sortie de ce superbe single. Un petit bout de dream-pop génial gravé sur un petit truc qui tourne sur une platine à la vitesse de 45 tours par minute. The Depreciation Guild, puisqu'il faut quand même les présenter un peu, ne sont pas du tout des inconnus de la sphère indie-pop, et pour cause : Kurt Feldman, chanteur et guitariste, n'est autre que le batteur de The Pains Of Being Pure At Heart, tandis que son camarade Christoph Hochheim est désormais un invité permanent sur scène du groupe leader de la vague noisy-pop actuelle. Enfin, Anton Hochheim assure la batterie, mais je crois que c'est tout (ouf !). Bon, en général, je suis pas un partisan du cumul des mandats, mais là, je laisse faire avec plaisir.



La face-A, bien nommée Dream About Me (tout un programme), s'ouvre par un beat synthétique et froid, qui trace la voie pour des accords majestueux, qui, plongés dans la reverb, progressent avec douceur et sensibilité. Par-dessus, vient se poser la voix de Kurt Feldman, typiquement shoegaze, fragile et voilée, comme un souffle, murmuré directement à l'oreille. Jusqu'à ce refrain absolument fatal, "Dream about me ...", étiré, séduisant, le coup parfait, en plein coeur, celui qui fait chavirer, les yeux fermés, dans le quart de seconde. Magique. La suite n'est qu'un immense plaisir, la tête perdue dans le ciel nuageux d'un soir d'été. Le pont soulève, et le solo secoue, se muant en montagnes russes. En résumé, une composition magistrale, intouchable, rêveuse jusqu'au bouleversant.

Côté face-B, on trouve Listless (=>), avec sa mélodie en tourbillon qui dévoile un sens inné du break. Un véritable mélange de sentiments aussi, entre une excitation palpable dans ce rythme effréné, et le calme extatique de la voix. Là encore, le pont est un véritable envol, où les guitares, têtes baissées, sont accompagnées de légers mouvements électroniques, probablement samplés sur une base 8-bit (le groupe a semble-t-il l'habitude d'incorporer à leur musique des bruits de consoles Nintendo!). Mais avant tout, quelle capacité à structurer, à écrire pop et touchant tout en restant léger ... De belles promesses, qui n'ont d'ailleurs pas tardé à être confirmées sur leur second album Spirit Youth, sorti en Mai, et dont je parlerai bientôt.

mercredi 7 juillet 2010

Made In France #1 : The Bilinda Butchers

Le duo parisien The Bilinda Butchers (=>) joue avec les codes, s'en amuse même. Rien que ce patronyme, qui relie un The hyper-usité au prénom-nom de la guitariste et chanteuse de My Bloody Valentine (la muse ultime du shoegaze) en dit long sur le second degré des garçons. Tout comme des situations géographiques hors-sujet (quoique ?) qu'ils annoncent sur myspace (à l'heure où j'écris ces lignes, San Francisco, California) alors même qu'on les voit en photo dans des paturages qui respirent l'herbe de chez nous.

Côté musical, me demanderez-vous ? Et bien c'est un peu la même idée : The Bilinda Butchers sont malins (pour ne pas dire coquins), baignent dans une forme de classicisme indie-pop, et aiment envelopper leurs compositions d'une jeunesse rêveuse. Des bases posées dès leur Away EP (=>), sorti en cassette chez Unexplainable Recordings : paroles indéchifrables car murmurées, univers vaporeux (Slowdive un dimanche matin) aux mélodies superbes, parfois agrémenté d'une guitare acoustique perdue, d'un beat léger et estival, ou d'une touche électronique particulièrement agréable. Même chose sur la quatorzième référence du (très bon) label digital brestois BEKO, qui présente en face-A Tulips, au groove qui semble venir de chez Air (qui se seraient mis à la dream-pop), et en face-B une repise idéale du This Love Is Fucking Right de The Pains Of Being Pure At Heart, plongée dans une atmoshpère duveteuse. Derniers méfaits en date, All My Friends, premier extrait d'un EP à venir, au refrain imparable, qui chasse sur les terres des plus éclatantes compositions de The Radio Dept., et Japan Time, escapade instrumentale totalement réussie aux baléares, qui devrait faire bouger quelques fessiers (au minimum, le mien) cet été.



Le parcours de The Bilinda Butchers ressemble pour l'instant à une sacrée réussite. La justesse du ton impressionne, la chose est très bien arrangée, le résultat s'avère terriblement séduisant. Un nom à suivre, à l'évidence.

samedi 3 juillet 2010

Un single #2 : Papa Topo - Oso Panda [2010]

Je crois que tout le monde l'a compris, l'été, mon monde musical à tendance à un tout petit peu dévier. C'est comme ça, j'y peux rien, le soleil et la chaleur, ça me donne envie de fréquenter l'herbe verte des jardins publics, de déguster des cocktails fruités (bien frais si possible), de danser beaucoup, de rire, de dormir, d'être franchement insouciant, bref, de débrancher un peu. Bon, j'en conviens, je dois pas être le seul. Toujours est-il qu'en pareil cas, j'aime à me tourner vers l'Espagne (oui oui, encore), pays de l'indie-pop exaltée et ensoleillée s'il en est. Le passage obligé étant Elefant Records, label culte et bienfaiteur de l'humanité pour avoir accueilli (entre autres) Camera Obscura, Trembling Blue Stars, ou le projet italien so 60's Fitness Forever, en plus d'une tripotée de groupes espagnols rarement mauvais.



Justement, le petit dernier des ces groupes espagnols est Papa Topo. Un nom hors-sujet (mais on s'en fout après tout, non ?) pour ce duo formé par Adrià et Paulita, qui ont des tronches de gamins de 16 ans, et qui en réalité, sont probablement à peine plus vieux que ça. Quelques demos balancées (et remarquées) ça et là sur internet ouvrent en grand les portes pour leur première sortie officielle, qui est donc ce 7' de Oso Panda, paru chez Elefant en Mars. Et ce single est un shoot de naïveté mis en musique. Mais pas de bad-trip à l'horizon, juste une irrémédiable envie de sautiller et de chanter ce refrain catchy comme pas permis. Car je dois bien avouer qu'il est tout simplement impossible pour moi de résister à cette mélodie enfantine, à cette fille au chant malicieux, revisitant la candeur de France Gall en 64, à cette figure de nerd qui chante maladroitement (sauf qu'en fait c'est bien mieux comme ça), aux choeurs irrésisitibles ("Oooh oh ooooh ...") tellement 60's, au croisement tant attendu des voix garçon/fille à la fin. Pop totale et fatale, pop jusque dans l'excès de ses paroles gamines et drôles (ou débiles, selon le point de vue), et de son clip culte et au 18ème degré (de folie). En résumé, mon craquage "twee" de l'été, à écouter avec le sourire, et à placer d'avance sur mes compilations.

Pour ne rien gacher, la chose est complétée de deux remixes kitchissimes (donc assez dispensables), mais surtout d'une face-b impétueuse et très réussie, Lo Que Me Gusta Del Verano Es Poder Tomar Helado (=>), au refrain haut-perché totalement imparable. Signe, si besoin était, que le duo devrait encore être en mesure de composer quelques joyeuseries qui leur assureront un avenir radieux.
 
 
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