mercredi 6 octobre 2010

Chez Sarah #5 : The Rosaries - Forever EP [SARAH 62]

J'évoquais il y a peu Eternal, projet éphémère de Christian Savill, auteur en tout en pour tout d'un seul single. Cette trajectoire météorique, The Rosaries, autre groupe tenté par des atmosphères shoegaze, l'ont également expérimentée. Car en 4 années d'activité (enfin, tout est relatif), le trio originaire de Coventry, mené par Laura Watkins (au chant), aura tout juste eu le temps de jouer un malheureux concert, d'enregistrer des demos, de diffuser quelques chansons dans des compilations de fanzines, et enfin, peut-être l'élément le plus important de leur carrière, de sortir ce Forever EP chez Sarah Records, en 1992. Plus grand chose ensuite, pour ne pas dire plus rien. Et si plus grand monde ne se souvient d'eux, il reste toujours chez Sarah une place pour ces oubliés qui, même si cela n'a duré que trois chansons, furent bel et bien magnifiques.


La face-A est confiée à Leaving (=>). La magie opère immédiatement, en particulier grâce la voix adolescente et légère de Laura Watkins, qui gambade tranquillement sur des arpèges délicats semblables à des fleurs en train d'éclore au printemps. Rentre enfin la guitare acoustique, qui, ponctuée de quelques coups de grosse caisse, va faire monter le morceau en tension. Cette ascension est douce, progressive, mais totalement inarrêtable. Comme si une forme de curiosité poussait à se laisser emporter par la composition, on se retrouve surpris à l'instant où Laura force sur sa voix avant de déclamer avec fermeté ses "I'm leaving you", soutenue par un torrent de guitares shoegaze. La gamine n'est plus, elle prend son envol, et s'affirme dans un vacarme ravissant.


Une fois le disque retourné, on rencontre Anything (=>), menée par une guitare aux accords soyeux, et une section rythmique touchante car un peu gauche. Entre quelques hésitations malicieuses se déploie une mélodie ample, aérienne mais superbement intense. La voix géniale de Laura survole à nouveau l'ensemble avec aisance, avant qu'une pédale de fuzz chaleureuse n'emporte la composition dans un instrumental final désarmant d'évidence, très Sarah Records dans l'esprit : soudain, tout semble s'éclairer, prendre un sens exacerbé juqu'à en paraître nouveau. Suit pour conclure Ivory Tower (=>), balade à la mélancolie sucrée, coucher de soleil à la lumière idéale, arpèges qui se reflètent sur l'eau, une voix d'ange pour se laisser bercer. On y décèle une profonde émotion, plongée dans une innocence qui change forcément la perception des choses. Tout n'est ici que magie duveteuse, et l'on goûte à la beauté singulière d'un vrai cocon de sentiments. Alors qu'importe les sourires ou les larmes, car ces rares instants méritent juste d'être vécus.

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 
 
Copyright © Chocolate, Love, Sex.
Blogger Theme by BloggerThemes Design by Diovo.com