vendredi 26 novembre 2010

Live Report #4 : Teenage Fanclub @ Théâtre Garonne

Il y a des soirs comme ça où on a bien besoin de réconfort, et où comme par miracle, 4 ou 5 bonhommes, avec des guitares, une basse et une batterie, viennent d'assez loin pour jouer des chansons impossibles, juste à côté. C'était le cas ce Jeudi 25 Novembre, où j'ai tout juste eu à prendre 15 minutes et à traverser la Garonne vers 20h15, afin de me rendre au Théâtre du même nom. Le vent était glacial sur le pont St-Pierre, la lune se reflétait sur le fleuve, j'étais légèrement tout seul ... Tout ça pouvait paraître un peu déprimant, et pourtant, ça me semblait simplement trop beau, et pour cause : le Teenage Fanclub était au bout du chemin. Et je n'étais pas le seul à les attendre impatience : sans être sold-out, la salle était bien pleine, majoritairement de trentenaires (voire quadragénaires), certains anglosaxons, l'air globalement fébriles à l'idée de retrouver un grand groupe de leur jeunesse. Un bon nombre de jeunes aussi cependant, beaucoup plus relax d'ailleurs, sans doute parce qu'ils ne mesuraient pas pleinement à quel point le TFC peut être un groupe générationnel pour ceux qui étaient là au départ.

Qu'importe donc, nous aurons en tous cas attendu assez longtemps (et sans première partie), pour que vers 21h30 (après qu'un roadie plus tout jeune mais marrant comme tout ait tout accordé) débarquent cinq écossais souriants, devant un public très chaleureux. Et nous voila conquis d'emblée par Start Again qui ouvre le set en dévoilant ce qui sera le thème de la soirée : mélodies parfaites, compositions d'orfèvres, harmonies sublimes ... et les éclairs signés des solos de Raymond McGinley. Ces impressions ne seront à aucun moment démenties par la suite, où vont s'enchainer les petites dernières à retrouver sur l'album Shadows sorti cet été (Sometimes I Don't To Believe In Anything, ou Baby Lee, seront de vrais grands moments), et de glorieuses anciennes comme une Don't Look Back émouvante, ou encore Your Love Is The Place Where I Come FromNorman Blake nous sort son xylophone. Le fait marquant, c'est sans doute cette improbable magie qui permet de naviguer entre les songwritings (et donc les chants) de McGinley, Blake et Love, chacun légèrement différent, mais tous cohérents, et d'un niveau invariablement élevé. Mais on navigue aussi entre les époques et les albums, sans trop y faire attention, tant les chansons n'ont pas vieilli, tant leur écriture pop n'a pas pris de ride. Norman, petit par la taille, cardigan et lunettes sérieuses, est gentil comme tout, drôle comme un gamin, très agréable, et si les autres sont plus discrets et concentrés, la bande dégage pourtant une forme de joie de vivre plaisante. Je serais bien incapable de reconstituer toute la set-list, mais qu'importe, les tubes ne manquaient pas, et ce qu'ils ont joué nous a largement comblé.


La fin de set est marquée par la doublette fatale Sparky's Dream/The Concept. La première est une référence power-pop joussive dont on ne se lasse pas, et sera, comme toutes les compositions de ce bon Gerard Love, particulièrement saluée. La seconde est elle un véritable hymne générationnel qui va provoquer la jubilation de la salle, qui reprend en choeur les "Oh Yeah" avec Norman. Je sais pas pourquoi, ça doit être la mélodie, mais j'ai envie de pleurer de bonheur tellement c'est bon. Je me retiens cependant pour mieux chanter tout ça, et prendre un plaisir fou à savourer l'outro désarmante. Forcément, le rappel est demandé et accordé : il commence de mémoire avec Sweet Days Waiting, romantique au possible, et se termine un peu plus loin avec la quasi-shoegaze Everything Flows, tout premier single du groupe, composition lumineuse comme peu le sont, avec ses guitares affolées et son refrain intemporel, où éclatent les sentiments. Les trentenaires sautent partout comme s'ils avaient 17 ans, tout le monde semble très très heureux d'être là. Le final instrumental est intense, et on aurait aimé qu'il dure des heures, que le toit de la salle s'échappe et nous laisse avec les étoiles. En rentrant chez moi, je repasse par le même pont qu'à l'aller, et je m'y attarde à nouveau. En fait, ce n'était pas simplement trop beau : c'était parfait.

1 commentaires:

D A N C E T O T H E T U N E R a dit…

Grand moment, complètement atemporel !

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