dimanche 18 juillet 2010

Un single #4 : Camera Obscura - Let's Get Out Of This Country [2006]

Comment présenter Camera Obscura, tant ce groupe revêt une importance toute particulière à mes yeux ? Des gens qui font exister depuis 12 ans maintenant une forme de miracle indie-pop, dans des époques longtemps troubles, et désormais plus propices. Il faut bien dire qu'on ne résiste pas facilement aux beaux yeux et aux compositions sensibles de Tracyanne Campbell, ni aux instrumentations délicates de la bande qui l'entoure. Si souvent cantonnés dans un rôle de suiveurs de Belle & Sebastian au début de leur aventure, c'est la sortie charnière de leur album Let's Get Out Of This Country (et du single du même nom) en 2006 qui va leur offrir une émancipation plutôt bienvenue, via le développement d'un son aux influences bien plus 60's (vous avez dit Phil Spector ?). En quelque sorte, la recherche d'un idéal de "pure pop" originelle, et surtout complètement hors du temps.



C'est donc en premier lieu une forme de sensibilité qui s'évapore de Let's Get Out Of This Country. Une sensiblité subtile, coquine et équivoque, la tristesse avec le sourire au coin de lèvres. En substance, voila ce qui transparait de ces paroles douces-amères, de cette envie d'ailleurs, mais d'ailleurs meilleur, et d'ailleurs à deux, aussi. La voix de Tracyanne cultive également ces impressions, dans sa façon de prononcer "pretty" avec tout l'espoir du monde, ou de laisser trainer son "I just can't see ..." jusqu'à le rendre fatal. Mais il semble en fait que tous les éléments convergent vers cette ambivalence de sentiments : la mélodie monte juste assez haut pour nous laisser y croire, sans compromettre pour autant le fait que l'on retombe toujours en douceur (mais que l'on retombe quand même ...), mais au meilleur moment pour faire voler un coeur en éclats (et l'on revient sur ce "I just can't see", véritable point culminant). De même, la relation tortueuse entre, d'un côté, une guitare qui joue, s'amuse, et de l'autre, des cordes et des claviers plutôt touchants, fait des merveilles dans l'art de créer un contraste. Cette sensation, quand on ne sait plus quoi ressentir, mais que l'on sait qu'on ressent vraiment.


La suite de ce petit plaisir s'apprécie par la dégustation de deux faces-b, futiles et donc totalement indispensables. Lemon Juice And Paper Cuts (=>) est un gentillesse plongée dans la reverb, portée par un refrain en complète suspension, et une trompette un peu perdue mais cajoleuse. Un joli moment, clin d'oeil malicieux, qui perd son regard dans le lointain, en divaguant ses "When the lights go down ...". La réussite devient totale avec (jeu de mot inside) Return To Send Her (=>), mid-tempo nocturne fait d'hésitations amoureuses et de prises de relai instrumentales. Tracyanne chante peut-être plus divinement que jamais, avec une forme de timidité qui la rend craquante au possible. Car elle est exactement la fille dont j'aime qu'elle me murmure à l'oreille. Même s'il ne s'agit que d'une chanson ...

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