mercredi 14 juillet 2010

Live report #1 : Julian Casablancas + Girls @ Le Bikini

Double affiche de folie hier soir à Toulouse, puisque venaient en pays du cassoulet à la fois Julian Casablancas (songwriter et chanteur magique au sein de The Strokes, en pleine escapade solo), et Girls (sensation pop lo-fi du moment). Temps lourd (chaleur moite), son de qualité (raaah, le Bikini), et salle pleine à quelque chose comme 90%.

Après une longue attente devant la salle (depuis quand, au Bikini, on laisse rentrer les gens qu'à 21h alors qu'il y a écrit 20h30 sur le billet ?), je me poste tranquillement en plein milieu pour apprécier la première partie assurée par Girls, quatuor venu tout droit de San Francisco. Manque de pot, les gens (en particulier les trois mecs devant moi qui vont passer leur temps à discuter) ont majoritairement l'air de pas connaitre, ni de savoir que la bande de Christopher Owens (dont c'était semble-t-il l'anniversaire, et qui a coupé ses cheveux, et ça lui va pas si mal que ça) est peut-être le groupe le plus exaltant du moment (fort heureusement, la salle a applaudi assez généreusement). Nous voila donc embarqués dans une demi-heure résolument tubesque et jouissive. Les choses commencent par une face-b (bon, j'annonce tout de suite que je suis nul au jeu de la reconstitution des setlists), suivie de Laura (=>), singe extrait du génial Album (dont je parlerai bientôt si j'ai le temps). Un début en douceur donc, et la montée se fait lentement, avec deux "nouvelles", Substance (=>) d'abord, Heart Breaker ensuite. Le groupe tient la route, en particulier le second guitariste, moche comme tout mais très bon. Surtout, le talent dans l'art de la composition est indéniable, chaque chanson semble écorchée vive, prête à mettre les coeurs en miettes. Sur scène, cette force est décuplée par la timidité de Christopher Owens, plié sur sa guitare, leader malgré lui, mais aussi par un son lo-fi très légèrement crade, juste ce qu'il faut pour mettre en valeur des sentiments exacerbés. Un grand vent de sincérité souffle. Et en parlant de souffle, la fin du set amène vers l'explosion que je n'osais imaginer : à la suite d'une Lust For Life entrainante, la tremblante Hellhole Ratrace (=>) se mue dans son final en tornade shoegaze, bruit blanc en avant et toutes voiles dehors, pour déboucher sans transition sur la tuerie Morning Light (=>), qui emporte tout sur son passage. De quoi nous laisser de magnifiques souvenirs (et une envie régénérée de replonger dans leur disque), les meilleures choses ayant une fin, qui vient en l'occurence bien trop tôt, tant Girls auraient mérité de bénéficier d'un set de durée normale. Ce sera pour une autre fois, bientôt je l'espère.



Que pouvais-je attendre de Julian Casablancas hier soir ? Je dois bien avouer que je ne savais pas trop, dans la mesure où je n'avais pas écouté une seule fois son album solo (je devais avoir en tête disons 3 chansons, qui sont Left & Right In The Dark, Out Of The Blue et 11th Dimension), principalement pour cause de production pas vraiment à mon goût (abus de claviers, qui ont tendance à dégouliner un peu trop). Mais d'un autre côté, autant avouer que j'ai, comme pas mal de gens de mon âge, largement usé les deux premiers albums de The Strokes (un peu moins le troisième), et qu'à ce titre, Julian reste quelqu'un de culte, le genre de personne qui me transformerait presque en groupie. Presque, parce qu'il faut bien avouer que ma "groupitude" demeurait hier soir largement inférieure à celle des bataillons de gamines de 15 à 19 ans qui peuplaient majoritairement la salle. Bref, le Jules ouvre (de mémoire) sur 11th Dimension (=>) plutôt dansante, et c'est l'occasion de se remémorer les talents du bonhomme, surtout la chose qui finalement restera comme la plus marquante de ma soirée : Julian est un putain de mélodiste. Les compositions sont parfois un peu compliquées à appréhender, mais ce qui est sûr, c'est qu'il y a des mélodies partout, et des mélodies magnifiques, attention. Bref, l'occasion de mettre le feu à l'assistance n'est pas manquée par Hard To Explain (=>), première bombe Strokesienne envoyée à nos jambes, puisque tout le monde saute partout. La suite suit un peu ce schéma inaugural, enchainant chansons du projet solo, et génialeries plus anciennes. Je retiendrai à ce petit jeu Out Of The Blue (=>) et I Wish It Was Christmas Today (=>), particulièrement sympathiques, mais également Automatic Stop (=>) et Electricityscape (=>) (pourtant pas forcément ma came d'habitude pour cette dernière), qui sont un bonheur à réentendre. Julian apparait plutôt à l'aise (même si c'est à lui de faire toute l'animation scénique), raconte quelques conneries entre les morceaux ("I feel like Woody Allen"), souvent en français (le garçon a parait-il quelques notions, bien plus qu'il ne le laisse croire d'ailleurs). Niveau look, il est pas dans sa période la plus classe, loin de là, il a pas eu l'air aussi paumé depuis la tournée post-Room On Fire, cette mèche blonde sur le côté est odieuse, sa veste rouge d'un goût douteux (mais bon, tout ceci relève du détail, j'allais pas à un défilé de mode). Côté voix, c'est saturé d'effets, on le sent bien, mais il s'en sort de manière plutôt agile, et puis autant dire que j'adore sa voix, de toute façon. Pour ce qui est du groupe avec lui, ça joue à peu près carré (mouais), les guitares sont bien plus présentes que sur son album (ce que je considère comme un point très positif), mais par contre je crois pas qu'ils aient besoin d'être aussi nombreux (surtout si c'est pour surcharger le tout en faisant de la merde), ça sent fort les emplois fictifs cette affaire. Bref, fin de set (je crois) sur Left & Right In The Dark (=>) ("Oh wake up wake up, oh wake up wake up ..."). Rappel tout de même, avec une chanson (assez calme) que je ne connaissais pas, et puis surtout le moment de pétage de plombs de la soirée sur The Modern Age, ma chanson préférée de The Strokes, où Julian livre d'ailleurs une performance vocale de premier ordre (la voix qui monte sur "Do it just to please me", woaw). L'orgasme est atteint, j'ai gagné le droit d'aller me coucher (mais la prochaine fois, j'exige The Strokes, les vrais et en entier).

4 commentaires:

g... a dit…

Salut!

En fait la première chanson a été River of Brakelights, puis H2E, puis Out of the Blue et 11th Dimension...

Et la chanson juste avant The Modern Age (il me semble, je suis pas sûr de l'ordre de la fin du set), mais c'était I'll try anything once, la version démo de You only live once. Voilà. ;-)

Pierre a dit…

Bonjour g..., merci pour la reconstitution "spot on" du début de set. Cependant, renseignements pris, c'est 4 Chords of the Apocalypse qui ouvrait le rappel (I'll try anything once aurait fait mon bonheur total, mais on l'a pas eue).

La set-list complète ici : http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash2/hs028.ash2/34784_1537633401747_1262222772_31507939_1402975_n.jpg

Merci.

Unknown a dit…

J'ai trouvé Casablancas d'une nonchalance assez chiante même s'il écrit de bonnes chansons sans les Strokes. J'y étais allé pour Girls, dommage qu'ils aient si peu joué...
Au passage je signale que je fais un fanzine musical sur Toulouse (Trip tips) si ça intéresse certains d'entre vous de participer, pour des chroniques, des rubrique perso ou autre...
redon@hotmail.fr
Et mon blog :
http://bertrandmusics.blogspot.com/

Unknown a dit…

Et fait je serais intéressé pour te faire participer au fanzine. Tu aurais une page avec par ex le Made in France et un ou deux singles, et peut être la chro de Climbing up to a scheme. Enfin, après faut voir.
Ecris moi !
Merci.

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