mercredi 11 août 2010

Un single #5 : Memoryhouse - To The Lighthouse [2009]

Memoryhouse, le nom énigmatique de ce duo canadien peut se lire sur bien des lèvres en cette année 2010. Il faut dire que depuis leur petit coin de la lointaine banlieue de Toronto, Denise (au chant) et Evan (aux instruments, et aux compositions) sortent depuis quelques mois d'impeccables morceaux baignés d'electronique mélancolique sur des labels variés et confidentiels. En témoigne par exemple un de leurs singles, ce To The Lighthouse, sorti digitalement chez les Brestois de BEKO en Décembre dernier.

La face-A (ou devrais-je dire le "mp3-A" ?) est donc To The Lighthouse. Le plongeon est absolument fatal : entre des nappes très shoegaze, une atmosphère aquatique de chill-wave dévitalisée, une guitare à la reverb envoutante, et une mélodie deam-pop éclatante, on ne sait plus trop comment encaisser la chose. Tomber amoureux, fermer les yeux pour découvrir un paysage, penser au passé, penser au futur, se laisser couler, remonter à la surface, Memoryhouse laisse le choix, ouvre grand les portes pour nous laisser au milieu d'un léger courant d'air, vivants. Il faut aussi souligner à quel point la voix de Denise a son importance : sa façon de trainer lentement, fatiguée, immergée, suivie d'un echo timide, ajoute indéniablement au charme du morceau, chaque fin de phrase étant un délicieux moment d'émotion timide mais bien réelle. Comme cette façon de s'envoler sur l'ultime refrain (avec le "Sometimes" décomposé, en suspension), qui semble donner sens à bien plus qu'une chanson.



Côté B se dresse Lately (Deuxième), qui s'ouvre par un bruit de lancement de cassette audio. Le morceau est basé sur une boucle synthétique rêveuse et perdue, qui semble dégager la lumière pâle des réverbères de fin de soirée. Cette fois-ci, la voix de Denise s'est éloignée, pour souffler quelques mots, reflets d'une poésie touchante de simplicité ("My heart's been breaking ..."). Puis le rythme du coeur s'accélère à la perception des "Shut me off, shut me off ...", invitations vers un ailleurs, dont on ne saurait dire s'il s'avèrera familier ou parfaitement inconnu. Car c'est toute la force de Memoryhouse : dessiner des univers qui semblent tout autant imaginaires, qu'ancrés dans nos sentiments. Que cette scène d'activistes en chambre (Washed Out, Memory Tapes, et quelques autres), bricoleurs de sons et d'idées pop, dure ou s'éteigne aussi rapidement qu'elle a émergé, elle aura surtout su saisir quelques instants précieux. Et c'est déjà beaucoup.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Blablblablabla.... écoute l'EP... blablablabla.

Pierre a dit…

Oh forcément je l'ai écouté cet EP, mais j'ai préféré parler de ce single, qui gardait justement mes deux préférées (j'ai pas accroché outre-mesure à "Sleep Patterns", et "The Waves" est vraiment trop courte).

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