dimanche 13 juin 2010

Un album #1 : Ceremony - Ceremony [2005]

Le monde est petit, surtout dans l'underground noise New-Yorkais des années 2000. Le canal historique est formé par Skywave, groupement actif depuis les années 90 jusque quelque part en 2004, au sein duquel on trouvait les activistes Oliver Ackerman, John Fedowitz et Paul Backer. Ces noms ne vous disent probablement pas grand chose. Car seul Oliver Ackerman (bricoleur de pédales d'effet chez Death By Audio) a depuis tiré son épingle du jeu avec les bruyants A Place To Bury Strangers. Les deux autres ? Ils attendent leur heure. Au sein de Ceremony, formation de seconde zone, voire de troisème, enfin voila quoi.


Au rayon de leurs albums autoproduits, leur première tentative est éponyme, chez Safranin (label pour le moins obscur), en 2005. La déflagration qui en resulte relève de l'improbable. On passera sur 3 premières chansons anecdotiques voire dispensables, où des beats house (le disque entier est géré à la boite à rythme) se marient assez mal avec les guitares arrachées, le tout étant malheureusement produit de façon quelque peu chaotique. Mais le reste, le reste, les 4 chansons qui restent, là, c'est tout-à-fait autre chose. Too Many Times (=>) laisse le contrôle à la basse pour une mélodie simple et robuste, tandis que les guitares crient. C'est strident au possible, mais ça garde du sens, jusqu'au refrain up-tempo qui défonce tout, dans le plus pur style J&MC. Our Last Goodbye (=>) est plus sombre, s'ouvrant avec un sample électronique inquiétant, une guitare aux incantations désespérées, et une voix de déterré. Tout est au diapason, avec une tension palpable, et un refrain superbe. Probablement la pièce fondamentale du disque. Dans la foulée, Clouds vient réanimer le shoegaze dans ce qu'il a de plus classique et de plus classieux, on se croirait chez Slowdive ou sur Loveless : mélodie pop, et couches de guitares empilées. Presque irréel. Fin des hostilités sur Old, tout aussi bien pensée, refrain déchirant en prime et décès de nos oreilles sous la pression. Malgré une production qui sent l'amateurisme, et un début de disque raté, Ceremony vient donc livrer 4 compositions sauvages et magistrales, entre noirceur new-wave et incandescence shoegaze. De quoi, sans sortir de l'ombre, ravir ceux qui viennent observer ce qui s'y passe.

5 commentaires:

Roo McFly a dit…

Ouh j'irais jeter une oreille dès que j'aurais le temps! Sinon je me demandais.. d'où il sort le nom de ce blog? (je m'attendais pas à ce type de nom venant de toi)

Pierre a dit…

Ces trois mots, clamés par une voix féminine, sont samplés sur "Humblebee", dernière chanson sur Skywriting, de The Field Mice. Un slogan tellement culte que Sarah Records en ont fait un T-shirt, je crois.
Et j'ai trouvé que ça collait formidablement à l'univers ... Je serais curieux de savoir pourquoi tu trouves ça surprenant en fait, parce que ça relevait limite de l'évidence pour moi.

Roo McFly a dit…

Avec l'explication oui c'est évident en effet. Mais sinon je sais pas.. je m'attendais pas à ça :p.

Eloïse a dit…

Bien vu pour ce groupe, j'aurai découvert et je cautionne le morceau "Our last goodbye".
(Bien le système des flècles!)

Pierre a dit…

Clairement mon morceau préféré sur ce disque. En grande partie parce que c'est celui où "l'univers" est le plus travaillé.

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