dimanche 7 août 2011

Un single #24 : Yuck - Shook Down/Milkshake [2011]

Je ne sais pas vraiment si le cas des anglais de Yuck mérite une introduction biographique, tant le quatuor mené par Daniel Blumberg et Max Bloom (ex-Cajun Dance Party, un sous-sous-sous groupe pop-rock qui rendait dingues les lycéennes anglaises à l'époque où The Kooks vendaient des disques) (oui, je parle comme un vieux con) fait l'actualité depuis ce début d'année 2011 (même avant pour les plus renseignés, fracassés par le single Georgia dès l'été dernier). La sortie en début d'année chez Fat Possum d'un premier album simplement intitulé Yuck leur a ouvert pas mal de portes, ce qui semble plutôt logique dans la mesure où, si le groupe se contente essentiellement de revenir à gros traits de guitares sur ses idoles 90's (Teenage Fanclub, The Stone Roses, Dinosaur Jr., et j'en passe ...), il avance surtout grâce au moteur de chansons d'une terrible évidence, entre la fraîcheur du branleur, et la puissance sentimentale de la jeunesse. Parfait exemple avec le dernier single en date, le double face-A Shook Down/Milkshake, sorti cet été, visiblement auto-distribué, et qui relie un titre présent sur l'album à un inédit du meilleur goût.

Shook Down (=>) est donc la première face-A de ce single, et consiste en une balade d'une facilité déconcertante. Une facilité marquée dès ces arpèges inauguraux délicats, qui dévoilent une mélodie qui peut sembler légère comme une plume, mais cache une mélancolie embrumée. On y plonge les yeux dans le vague, on écoute en rêvassant des mots qui semblent décrire une relation probablement un peu compliquée, faite d'erreurs ("And it's been a week/And it's been a week too long/There are several things that I've been doing wrong.", sur un refrain brisé), et d'instants de doute qu'on ressent intensément ("If it's late, then I will go/Turn the lights out, turn it slow.", image renversante, tandis qu'à peine plus loin, Daniel Blumberg ne peut s'empêcher de lâcher un "Listen girl, I think of you." ravagé). La clarté de la ligne mélodique est bien réelle, mais se trouve pourtant bouleversée quand après un second refrain, la pédale de fuzz est actionnée pour envoler un final lumineux, où les mots s'éprennent cette fois d'un espoir adolescent, d'une envie de serrer fort dans ses bras, alors qu'une guitare soliste se confie, fatale.


Milkshake (=>) est donc présentée comme une autre face-A, et ce n'est sans doute pas usurpé tant la composition mérite bien mieux qu'un statut de face-B. Le son est toujours manifestement 90's, avec ces accords craquants (dans tous les sens du terme), puis ces arpèges qui sonnent comme un printemps électrique. Là encore, le mélange entre coolitude bubblegum et spleen à la douceur fragile rend la mélodie irrésistible, tandis que la voix la voix de Daniel Blumberg se traîne, fatiguée sans doute que tout ne soit pas si simple ("I am sorry I admit that/Admit that what I did was wrong", sur un premier couplet introspectif). Le refrain à suivre est porté par des guitares qui gagnent en puissance, et se délie de manière limpide au détour d'une métaphore bien trouvée, quelque part entre innocence et lassitude ("You're making a milkshake of my mind"). On se glisse alors pour terminer dans un moment de détachement presque total, où des choeurs en chantilly gracieuse surplombent un dessert adorable et sucré. Et comme je vous sais aussi gourmands que moi, je vous imagine bien succomber ...

2 commentaires:

D A N C E T O T H E T U N E R a dit…

Ce (double) single est parfait ! C'est vrai qu'il y a eu du chemin parcouru depuis Cajun Dance Party (même si tout n'était pas mauvais). Je suis très tentée par leur date au Rockstore !

mr.suaudeau a dit…

Comment ça, à Montpellier? Y'aura 100 personnes maxi. Bon ben moi je suis un jeune con ;) je regrette Cajun Dance Party, qui étaient mille fois meilleurs que les Kooks, enfin je veux dire, chez eux au moins, y'avait des musiciens. Mais c'était un autre délire, en plein dans l'indie rock moderne. Je suis moins fan de ce son rock 90's et déçu par l'album de Yuck. Mais j'avoue, Shook Down est à croquer.

Et maintenant que je suis tombé sur ce site, je compte bien le marquer à la culotte, bravo Biggy.

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