La première partie était confiée aux locaux de Rubycube (=>). Cinq garçons jeunes, voire même très jeunes (enfin, je ne vais pas essayer de les dater au Carbone14, puis la dernière fois que j'ai dit que quelqu'un avait l'air jeune, j'ai cru que je m'étais transformé en Dieudonné de la scène rock toulousaine), aux looks que l'on qualifiera de "travaillés", et qui jouent une musique très grandement influencée par Foals (guitares angulaires, rythmique glaciale, chant faussement possédé). Alors on va faire simple, déjà c'est carrément pas ma came sur le principe (disons que ça me donne envie de se poster en fond de salle et de commander une pinte, ce qui a très exactement eu lieu). Mais on en a vu d'autres relever le truc et me convaincre, sauf qu'en l'occurrence ... Enfin bref, ils sont jeunes quoi (je sais, je me répète), donc ils ont le temps de s'améliorer, peut-être aussi d'avoir des idées moins caricaturales, et d'écrire un peu mieux. Faut bien commencer quelque part, d'une façon ou d'une autre, puis laisser le temps aux choses de se faire. Alors on en reparle dans 2 ou 3 ans, si j'ai pas foutu le camp entre temps.
Je le concède donc volontiers, je n'avais aucune connaissance du répertoire du sieur Jeremy Jay (=>), un grand garçon très attachant, qui semble plutôt timide, quoiqu'accessible. Il se charge du chant et de la guitare, au sein d'un quatuor de format classique : batterie, basse et claviers l'accompagnent, tous plutôt souriants. Nous nous avançons donc rapidement pour profiter des compositions construites sur le format d'une pop minimaliste et anachronique, et qui, bien qu'inconnues de mes oreilles, font indéniablement leur effet, dégageant une atmosphère très particulière : sur un tempo le plus souvent légèrement sautillant, les mélodies, d'un classicisme fou, se font accrocheuses, portées par le jeu de guitare nonchalant de Jeremy, qui dissout la facilité dans l'évidence. On se laisse aussi bercer par sa superbe voix, plongée dans une reverb d'un autre temps, à la douceur triste et désarmante. En fermant les yeux, avec un peu d'imagination, on croit entrevoir les paysages d'une Californie mélancolique, ces ciels bleus mais devenus froids, d'une fin d'été où les souvenirs ressemblent à des mirages. En définitive, ce set d'une petite heure au romantisme désabusé, conclu par deux rappels solitaires (chaleureusement demandés, il faut le signaler), aura provoqué un spleen d'une beauté fatale, et c'était, je crois, très bien comme ça. D'autant que pour la bonne humeur, la suite de la soirée, entre épicerie de nuit et casseroles musicales, jusqu'à un sacré dépassement horaire, fut une réussite.
1 commentaires:
Le lieu a ses avantages comme ses inconvénients, mais en définitive je crois qu'on gardera un très bon souvenir de ces "petits" concerts ! Et la suite de la soirée sera à refaire ...
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