lundi 31 janvier 2011
Playlist #7 : I don't care if it's cold, if it rains, if it gets dark.
1/ Ariel Pink's Haunted Graffiti - Beverly Kills (sur l'album Before Today, sorti chez 4AD en 2010)
Fête et psychédélisme funky. Craquage.
2/ Memory Tapes - Bicycle (sur l'album Seek Magic, sorti chez Sincerely Yours en 2009)
Pour danser. Le solo magistral du mois, au passage.
3/ The Drums - Forever And Ever Amen (sur l'album The Drums, sorti chez Moshi Moshi en 2010)
Pour toujours (et toujours, et toujours).
4/ Veronica Falls - Found Love In A Graveyard (sur le single Found Love In A Graveyard, sorti chez Trouble Records en 2010)
Obsession du début d'année.
5/ Allo Darlin' - Kiss Your Lips (sur l'album Allo Darlin', sorti chez Fortuna Pop! Records en 2010)
La chanson qui me donne envie d'embrasser les filles.
6/ Dominique A - Je T'ai Toujours Aimée (Polyphonic Size Cover) (sur l'album Auguri, sorti chez Labels en 2001)
Cette voix qui tremble à peine colle si bien à cette chanson d'une détresse fulgurante ...
7/ The Hit-Parade - In Gunnersbury Park (sur le single In Gunnersbury Park, sorti en chez Sarah Records en 1991)
Une guitare, une voix, et la magie d'une composition parfaite.
8/ The Radio Dept. - You Stopped Making Sense (sur l'album Clinging To A Scheme, sorti chez Labrador en 2010)
Balade synthétique dans une lumière sublime.
9/ Yuck - Sunday (sur l'album Yuck, à paraître chez Fat Possum en 2011)
Le dimanche, c'est paresse.
10/ Los Planetas - Desaparecer (live pour Los Conciertos de Radio 3, en 1998)
Un peu de rage adolescente, la gorge nouée, les yeux fermés.
mercredi 26 janvier 2011
Un album #7 : Allo Darlin' - Allo Darlin' [2010]
Alors Allo Darlin', c'est avant tout une capacité réjouissante à écrire des mélodies simples mais irrésistibles. Et à ce titre, Dreaming (=>) s'impose comme une belle entrée en matière, guidée par un duo vocal mignon de hors-sujet. La chanson est construite autour d'une section rythmique souriante, surplombée d'un ukulele discret, et d'une guitare qui se balade, un peu distraite, mais bien souvent pertinente. Elizabeth impressionne d'emblée par la classe de ses mélodies vocales, et plus encore par la douceur qu'elle influe à ses chansons. Le constat est semblable sur The Polaroid Song, clipée façon The Breakfast Club, et véritable hymne twee, sautillante comme pas permis, arpèges malicieux mis en avant, pointe fine de nostalgie en clin d'oeil, choeurs enchantés posés un peu partout. Des ingrédients qui rendent impossible de résister à l'envie de danser dans sa chambre, en chantant à tue-tête ces paroles qu'on peut aisément s'approprier, tant elles sont révélatrices, touchantes, et surtout, tant elles semblent avoir été écrites juste pour nous.
Et cette capacité à trouver des mots que l'on retient vite, nécéssaires et lumineux, sera le fil rouge de tout l'album. Pas plus loin que sur Silver Dollars (=>), on retrouve ce propos, souvent de très fines observations, au point qu'on se sente parfois directement concerné. Le plaisir naïf ne s'en trouve que décuplé, d'autant que les mélodies dégagent une réelle aisance dans l'art de suggérer un bonheur teinté de sourires parfois gênés, et d'un peu d'émotion dispersée comme du sucre glace pour nous faire dans l'instant tomber amoureux. On peut citer à ce titre Kiss Your Lips (=>), avec son baiser réussi dans un cri de joie, son détour chez Weezer, mais aussi son pont soulevant une singulière hésitation, bien vites balayée heureusement. Comment, aussi, ne pas s'éprendre pour le sens de la formule de If Loneliness Was Art (=>) ("You've been on your own as long as I recall/If loneliness was art I could hang you from the wall/In some Berlin hall"), qui convoque les Just Joans, ou joue avec des codes d'un autre temps (les géniaux "sha-lalalala" du refrain) avant de se permettre d'enflammer un petit coeur sensible ("Everybody I know wants to be your friend/I just want to hold you when the music ends"). Craquant au possible.
La sensibilité, diffuse de par l'esprit de l'ensemble des compositions, et souvent matérialisée dans les passages où Elizabeth se trouve être seule, embrasse la balade (au bord d'un lac en Suède) Let's Go Swimming (=>), moment absolument délicieux de tendresse, rêverie menée par une guitare qui soupire de l'amour. Mention enfin au dernier single My Heart Is A Drummer (dans le genre jolie formule, ça se pose là), craquage dont on ne peut s'empêcher de chanter le refrain, quand on ne le mélange pas avec Girls Just Wanna Have Fun. Comment, aussi, ne pas fermer les yeux sur ce solo saupoudré de choeurs renversants ? C'est à peu près l'exact passage où les choses deviennent plus belles, et toute la force de ce premier album d'Allo Darlin' est là. Solidement ancré dans nos vies, il en ressort nombre de détails savoureux, et y ajoute une incroyable dose de magie, au cours de chansons parfois coquines, souvent évidentes. Et pour tout dire, indispensables ...
vendredi 21 janvier 2011
Made In France #2 : Young Michelin

mardi 18 janvier 2011
Un single #17 : Lilys - February Fourteenth [1991]


mercredi 12 janvier 2011
Un single #16 : Washed Out feat. Caroline Polachek - You And I [2010]

jeudi 6 janvier 2011
Un single #15 : Memoryhouse - Caregiver [2010]

Et comme on ne peut s'arrêter en si bon chemin, la face-b Heirloom est peut-être encore meilleure. Tout commence par des nappes qui rappellent Windy & Carl, avant que ne s'impose un beat aussi imperturbable qu'irrésistible. L'atmosphère joue sans hésiter dans le shoegazing, avec des arpèges perdus dans une étendue de bruit qui produit une enveloppe douce, écrin parfait pour une Denise qui chante avec détachement. Le refrain, très 80's, est absolument tubesque, à peine remuant, clairement troublant. Mais le moment de grâce survient surtout lors d'un pont ultime, où des synthés, d'une splendide fragilité, se posent et laissent à la basse le soin de guider une mélodie du genre à briser le coeur. Une guitare émerge soundain pour entamer une course épique qui va emporter la chanson vers une fin où l'on se délecte, les yeux mi-clos, de l'évidence mélodique, de l'émotion qui submerge les sensations, les perceptions. Un signe, sans doute, qu'Evan et Denise ont cette capacité, si rare, à marquer les esprits, d'une sublime mélancolie.