mercredi 8 juin 2011

Hors-sujet #2 : Une semaine à Stockholm.

Mardi 31 Mai
Le voila donc, ce jour où nous nous retrouvons au nombre de quatre (Eloïse, Pogo Moumoute, et Ben, pour ceux qui connaîtraient) devant l'aéroport Toulouse-Blagnac. Les billets étaient réservés depuis Décembre, c'est dire si l'attente avait semblé interminable (d'autant que ce voyage marquait, pour moi, la fin de diverses échéances pour le moins usantes). J'oserais même parler d'excitation à l'idée de découvrir une capitale décrite par beaucoup comme sublime. D'ici là, deux vols sont au programme, puisque nous réalisons une escale à Paris. Presque quatre heures de vol en tout, l'occasion d'exprimer des considérations qui pourraient paraître évidentes, mais sont pour autant hautement marquantes (c'est la citation du jour) : "les nuages, vus du dessus, c'est très beau". Je suis dans ces instants (mais plus pour longtemps) sponsorisé par le mode shuffle de mon Zen Touch, qui me proposera avec pertinence l'Electronic Renaissance de Belle & Sebastian (=>), puis A Token Of Gratitude de The Radio Dept. (=>), garantissant par là-même de grands moments de contemplation.

La soirée est consacrée aux retrouvailles avec l'ami temporairement exilé qui nous héberge (Gaël, pour ceux qui connaîtraient), dans le quartier de Solna (à deux pas du Rasunda Stadion). Elle se poursuivra dans un fast-food local devant des hamburgers, et un improbable "Fanta exotique". Au fait, il ne fait nuit (et encore) qu'entre 0h et 3h. Et le suédois n'a pas généralisé l'usage du volet.

Mercredi 1er Juin
Pas évident d'enchaîner après une journée d'aéroports. C'est pourquoi on commence la semaine en douceur par une balade au fil de l'eau (une constante, à vrai dire) vers le massif hôtel de ville (Stadshuset en VO). Une petite erreur tactique est à suivre puisque la matinée se poursuit par un déplacement vers les rues les plus grouillantes et commerçantes de la ville, autour de la station de métro Hötorget, pas le genre de lieu qui nous sied réellement. C'est donc vers la vieille ville et Gamlastan que nous nous tournons, avant de passer, de pont en pont, l'après-midi vers Slussen. Nous y découvrons le parc (tout en hauteur) autour de la Sofia Kyrka, et ne résistons pas à l'envie d'un peu de farniente, poussés il est vrai par un soleil radieux. C'est le moment précis où je tente d'allumer mon Zen Touch pour trouver de quoi accompagner musicalement mon étalage dans l'herbe, sauf que ... je l'avais laissé en marche depuis la veille, ce que la batterie n'a guère apprécié. Le reste des chansons apparaîtra dès lors en ces lignes selon ce que ma tête aura décidé, même si plus rien n'arrive jusqu'à mes oreilles. Arbitrairement, mon cerveau lance Nothing Can Stop Us, de Saint Etienne (=>). La citation du jour est extraite de La Dame de Pique, de ce cher Pouchkine : "Vous écrivez, mon ange, des lettres de quatre pages plus vite que je ne puis les lire."


Jeudi 2 Juin
Malgré mon absence de maîtrise de la programmation musicale de l'appartement, je suis séduit par Evergreen Dazed de Felt (=>), qui ouvre la journée par de subtils rayons lumineux. L'objectif du jour est de gagner Djugarden via 5 minutes de bateau, une île très verte tout aussi engageante pour l'amateur de musées que pour le promeneur distrait. Là encore, le mieux sera de pouvoir goûter, sous un franc soleil, mais caressés par un vent rafraîchissant, à cette Dolce Vita nordique, peut-être loin des excès latins, mais largement aussi relâchée. Le calme, si près du centre de cette métropole, s'avère troublant, et une fine pointe de nostalgie m'envahit.

Le soir, sans doute en quête de pas de danse, nous tentons une approche de la salle de concert du Debaser Slussen, sensée diffuser des choses semblables à ce qui se chronique ici. Manque de chance, l'intérieur de la salle est quasi-vide malgré un mix 60's de haute volée, et la terrasse, bien que bien emplie, n'esquisse pas le moindre mouvement autre qu'un lever de coude, malgré My Girls d'Animal Collective (=>). Tant que j'y suis, je le signale : en Suède, la jeunesse boit de la San Miguel, et au litre, sinon c'est pas drôle.

Vendredi 3 Juin
Ayant bénéficié dans la nuit précédente d'une literie améliorée, je lance ma journée avec motivation, en playlistant I Am The Resurrection de The Stone Roses (=>) (rien que ça!). Le parti-pris du séjour émerge lentement : il est de plus en plus évident que plutôt que se limiter à purement visiter Stockholm, nous avons la prétention inconsciente de "vivre" Stockholm. Comprenez par là qu'on se détourne un peu des circuits touristiques classiques, pour se laisser porter dans une marche hasardeuse mais heureuse, de parc en parc, jusqu'à fréquenter l'incroyable Freak Scene, disquaire en cave poussiéreux, bordélique, pas très indé, mais résolument culte!

Samedi 4 Juin
Je décrète ce matin que j'enfile mon T-shirt Sarah Records, et playliste donc entre la douche et le petit-déjeuner Crush The Flowers de The Wake (=>). La suite de la journée sera tranquille mais kilométriquement imposante, avec à la clé de jolies vues de la ville depuis des hauteurs insoupçonnées. En bonus, nous laissons à la vue des habitants de Stockholm une affiche des siestes électroniques (disparue à notre passage au même endroit le lendemain). La connerie dessus, nous décidons d'aller le soir même goûter à la vie nocturne, que l'on nous a promise plus délurée le week-end. Décollage vers 23h pour le centre-ville ... Sauf qu'à minuit, tous les bars ferment sans exception, ne laissant ouverts que des clubs douteux, en plus d'être coûteux. Après hésitation, nous jetons notre dévolu sur le Debaser Medis, où se tient d'après un panneau lumineux une soirée "KG Club". Je vous avoue qu'on s'arrête là parce qu'on ne sait pas trop où aller, et qu'il y a pas mal de filles devant. L'une d'elles, qui attend derrière nous, nous informe entre-autres qu'il s'agit d'une "ladies night", ce que nous n'interpréterons que trop tard comme étant ni plus ni moins ... qu'une soirée lesbienne! Car à l'intérieur, si on danse (enfin!) sur de l'électro mainstream et putassière (mention à Stromae qui provoque des émeutes en Scandinavie), et on voit plus de filles qui se roulent des pelles que de couples hétérosexuels ... Qu'importe, on s'amuse bien, notamment dans un bar faisant office d'avant-salle, qui diffuse une musique plus agréable (Röyksopp, Justice vs Simian, bref, des bêtises pour bouger). Retour au bercail vers 3h. C'est tôt, mais encore faut-il rappeler que le soleil se lève déjà.


Dimanche 5 Juin
Coucher tardif donc journée à démarrage retardé en ce Dimanche (où tout est quasiment ouvert d'ailleurs). Un passage s'imposait à l'évidence par le NationalMuseum de Stockholm, et je suis exaucé. Le premier étage est consacré à une histoire du design à la suédoise. Le second comprend en premier lieu l'expo temporaire "Lust & Last" (tout un programme), puis des peintures classiques (on est rarement déçu de croiser des Renoir, Gauguin, Rubens ou Rembrandt dans un musée). Un régal à taille humaine, tant on en sort moins exténué que lors des visites parisiennes. La fin d'après-midi sera composée d'un passage par le Hagaparken, imposant retrait consacré au repos et à la détente dans un cadre de verdure immaculée. Je ne sais comment j'y ai résisté jusque là, mais cette fois-ci est la bonne : Beach House joue dans ma tête son Walk In The Park (=>). Nous revenons à l'appartement en nous dirigeant au petit bonheur la chance, profitant surtout de pistes cyclables merveilleusement indiquées.

Lundi 6 Juin
Et si on allait voir un peu plus loin ? Elle est là, la bonne idée de ce dernier jour à Stockholm. Confiance est donc laissée à nos hôtes, qui ont repéré l'île de Grinda, et les 1h30 de ferry qui vont avec. Comme je n'ai guère le pied marin, j'espère qu'on viendra me sauver en cas de problème, en pensant à The Drums et leur Down By The Water (=>). Bien nous a pris d'écouter Gaël et Thibault, puisqu'ils nous dénichent cette île comme un coin de paradis, entre forêt majestueuse, jolies plages minuscules, et superbes archipels alentours. C'est le moment pour un pique-nique franchouillard (comprenez fromage et saucisson) au bord de l'eau. Bordel, ce qu'on est bien. Soyons fous, et hissons-nous jusqu'au point culminant de ce bout de terre, duquel nous aurons la plus belle vue du séjour ... bordel, ce qu'on est bien (bis)! Le retour en ferry plonge dans le sommeil presque tous mes camarades, mais je reste éveillé, trop occupé à profiter de ces derniers instants, semaine trop vite écoulée, si vite terminée. Je sifflote sur le bateau la chanson d'un poète bien connu (citation du jour) : "ils naviguaient en pères peinards, sur la grand mare des canards ...". On ne saurait mieux dire, et le reste des paroles doit être dédicacé à mes co-voyageurs, car si l'on était bien là-bas, on était également bien tous ensembles ...


Notre vol matinal obligeant à mettre le réveil à 3h30, Moumoute et moi refusons en ce dernier soir de se coucher, et geekons devant une fenêtre, observant fatigués la nuit qui refuse de tomber, puis le matin qui refuse d'attendre.

Mardi 7 Juin
Je n'ai rien écrit. De mémoire, départ de Stockholm-Arlanda par 20° à 6h40 du matin. Paris à 9h30 où il fait 14°, avec un peu de pluie. Toulouse à midi, pour 17° et beaucoup de pluie. On a l'air complètement hors-sujet avec nos coups de soleil glanés dans un pays dont il faut rappeler qu'il est coupé au nord par le cercle arctique ... Difficile de redescendre de notre petit nuage après une telle semaine. D'où, pour conclure, Air France, et No Way Down (=>).

4 commentaires:

D A N C E T O T H E T U N E R a dit…

Ton récit (ainsi que toutes ces bonnes chansons -d'ailleurs je suis ravie d'y voir figurer Felt, découverts la semaine passée dans "Upside Down" !) donne bien envie d'aller faire un tour là-bas ...

Gaël a dit…

Ha j'aurais enfin découvert ton blog, alors tu peu déjà remercier le fait que je soit malade, cela m'aura permis de flâner sur internet et de prendre le temps de te lire! Juste petite détail, vous êtes monter dans l'avions à 6H40!

BisouX

Eloïse a dit…

Agréable à lire oui, à écouter aussi (jolie playlist, "Walk in the Park" morceau franchement sympa)et à vivre ce séjour dans la verte Stockholm. Au fait Brassens dit aussi: "sitôt qu'on est plus de quatre on est une bande de cons". S'était sacrément chouette.

Ben a dit…

C'est beau. Merci Pierre, merci à tous les autres. Ce fut un régal.

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