jeudi 10 mars 2011

Live report #5 : Allo Darlin' + Alone With Everybody @ Le Saint des Seins

Rendez-vous (immanquable) était pris en ce Mercredi 9 Mars, au Saint des Seins, le bar "rock" de cette chère place Saint-Pierre, bien plus connue pour ses beuveries alcoolémiques que pour ses rassemblements de fans de twee-pop. Qu'importe, puisque c'est là, grâce aux bonnes âmes de l'asso Toulousaine FriendsofP (=>), que les anglais (à chanteuse australienne) d'Allo Darlin' nous avaient donné rendez-vous pour un de ces concerts à échelle réduite mais à plaisir maximal dont ils ont le secret. Concert de lancement de ma saison aussi, d'ailleurs. Bref, après avoir été embarqué dans un apéritif qu'on qualifiera de piégeux (du genre où il y à boire pour 5 ou 6, mais où on se retrouve à deux), puis dans un repas de "restauration rapide lente" (je sais pas comment qualifier ça autrement) trop longtemps attendu, je débarque en compagnie de mon cher meilleur ami (que j'amène souvent voir des trucs qui devraient le faire fuir, mais qui me fait une confiance surprenante, même si je lui paye la place pour le convaincre) sur les lieux aux environs de 21h30, ce qui semble raisonnable pour un concert annoncé vers 20h ou 20h30 selon les sources. J'ai mis, comme il se doit, mon plus beau T-shirt Sarah Records pour fêter tout ça.
En raison de mon retard, ne comptez pas trop sur moi pour vous offrir un récapitulatif correct et exhaustif de la prestation du Toulousain Alone With Everybody (=>). Camille, de son prénom, ancien guitariste de The Red Lips, groupe local émergé avec la vague post-punk de la dernière décennie, a pris ses aises en solo, à l'aide de sa guitare, autour d'accords simples mais agencés en de subtiles mélodies, et d'une jolie voix. Sur scène, en tous cas ce soir, en tous cas à partir du moment de son set où je suis arrivé, il est simplement accompagné d'un clavier qui saura se montrer discret, et souligner avec pertinence quelques passages. L'ensemble est souvent de cette tristesse légère, de cette solitude aussi, qui collent difficilement à l'ambiance de ce bar bruyant d'un sud de la France exubérant. La musique d'Alone With Everybody prend sans doute sa pleine mesure dans des environnements plus calmes, mais cet aperçu permet déjà d'observer de belles qualités dans la composition. Le garçon est donc à suivre.
La voie est libre pour accueillir, après quelques minutes passées étonnamment vite, le quatuor Allo Darlin'. La composition est ainsi faite : Michael Collins assure un job appliqué à la batterie, Paul Rains apporte du rêve grâce à sa guitare (et quand il prend sa Rickenbaker, ça en devient splendide), Bill Boting officie à la basse en sautillant avec un sourire inébranlable (détail qui tue, il enlèvera ses Converse dès le troisième morceau, pour passer toute la soirée en chaussettes), et enfin, last but not least, Elizabeth Morris joue de sa féminité, sa tendresse, un peu de sa timidité, et surtout de sa joie de vivre aux commandes d'un ukulélé que j'aurais imaginé moins présent, mais qui finalement sait trouver sa place dans un son juste assez bordélique pour être totalement ravissant. Alors que j'ai gagné le premier rang, le groupe ouvre sur If Loneliness Was Art et ses "shalala" qu'on ne peut s'empêcher de chanter, donnant au passage le ton du concert. La suite de la set-list saura passer en revue les tubes magistraux de leur premier album, tout en laissant une jolie place à quelques nouveaux morceaux (et peut-être à des faces-B qui m'auraient échappé ?). À ce petit jeu, je retiens, en vrac, The Polaroid Song ("A song about taking pictures", nous dit Elizabeth) (entrecoupée d'un pont spécial qui a débordé ma perception), la jouissive Kiss Your Lips, qui ouvre le droit d'exulter, et puis, et puis, je pourrais citer tous les morceaux de l'album joués, vous avez très bien compris que j'ai adoré ... Comment résister au romantisme divin des couplets de Dreaming ? Comment ne pas se laisser emporter par la tempête du refrain marqué par une batterie dingue sur My Heart Is A Drummer ? Même les petites nouvelles sont immédiatement entrainantes (bon présage en vue d'un second album qu'ils enregistreront très bientôt), à l'image de Europe, qui si j'ai bien compris débute par une question existentielle, mais dérive bien vite vers un pur moment de magie. Les premiers rangs bougent sans retenue, s'éclatent et s'amusent, moi le premier, même si le prix des plus beaux pas de danse revient sans nul doute à mon camarade cité plus haut, qui bien qu'absolument pas connaisseur du groupe a semblé trouver le moment tout-à-fait agréable. Il faut dire que pendant tout le set, l'énergie twee est absolument prenante, communicative, toujours dansante, parfois émouvante aussi. Après avoir salué toute la soirée d'applaudissements nourris, le public demande fort logiquement un rappel, obtenu comme il se doit. Alors que des jeunes filles veulent obtenir en échange d'une rose dieu sait quelle faveur du bassiste, je réclame (au risque d'y laisser ma voix) avec un couple de voisins de concert particulièrement sympathiques que soit jouée la géniale Henry Rollins Don't Dance (=>) ... Nous serons entendus en clôture par le groupe pour un dernier très grand moment de bonheur, histoire de ne pas finir sans avoir laissé nos jambes s'épuiser complètement. La suite appartient à l'histoire, puisque j'escroque mon camarade de quelques euros pour acheter le CD du groupe sur leur stand, avant de danser ridiculement sur du Devo et du Kraftwerk (merci le DJ), puis, au moment de partir, d'aller remercier de quelques mots sans doute un peu maladroits (j'ai à l'évidence un déplorable accent quand je parle anglais et que j'ai un peu bu) Elizabeth pour ce concert qui a fait éclater ma jauge de joie de vivre. Et, signe qui ne trompe pas, en écoutant leur album ce matin (c'est-à-dire le lendemain du concert, au moment où j'écris ces lignes), en plus du sourire béat que ces chansons déposent sur mon visage, une pointe fine et délicieuse de nostalgie vient me rappeler qu'hier soir, tout était parfait ... au point de me rendre (ainsi qu'à, je l'espère, la plupart des gens venus au concert) tout simplement heureux.

3 commentaires:

Lily a dit…

Oh! Super!! ça me rappelle le bonheur vécu lors du passage à Lyon :)

Voisine de concert a dit…

Tu t'es fait remarquer d'entrée de jeu, avec ton tshirt! Merci pour ce compte rendu.
Je n'ai plus de voix. :D
Je dois avoir une ou deux photos mais elles sont archinulles.

Pitseleh a dit…

Tiens, bonjour voisin de premier rang indeed!
Je reste jaloux de ce t-shirt qui transpirait la classe (et pas que sans doute, vu la moiteur de la salle)... HENRY ROLLIIIIIIIIINS !

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