Comme certaines des plus belles histoires, celle de My Raining Stars (=>) commence par les rêveries mélancoliques d'un garçon qui, accompagné d'une guitare, se dit qu'il peut réécrire le monde sous forme de pop-songs. Thierry Haliniak, originaire de la région d'Auxerre, écrit seul, des chansons qu'il soumet seulement à ses proches, sans s'imaginer que son audience puisse dépasser ce cadre très personnel. Parfois, il va même jusqu'à les enregistrer sur un 4-pistes de fortune, avec les moyens du bord, en s'occupant de tout. Parmi le public de ces demos de fond de chambre, on trouve aussi E-Grand et Mathéa, deux anciens camarades de jeu de Thierry au sein d'un groupe nommé Nothing To Be Done (une preuve de goût, à l'évidence). Ce sont ces derniers qui vont donner un tout autre chemin à la destinée de My Raining Stars : convaincus que ces quelques chansons méritent bien mieux que la production artisanale et amateur d'un 4-pistes à K7 déglingué, ils soumettent l'idée à leur auteur de prendre en main les arrangements pour, tout en gardant la structure et les lignes mélodiques, offrir aux morceaux un éclat nouveau. Un travail qui aboutit en 2008 avec la sortie auto-distribuée de From St Saviour To Quickwell, un premier album de pure indie-pop, tel qu'on peine presque à croire qu'il est issu de l'hexagone ...
On peut prendre par exemple, (presque) au hasard, Gone Forever More (=>), habillée plutôt rock avec un riff tranchant sur les couplets, accompagné tout-de-même d'arpèges réverbérés plutôt chatoyants. Se crée une légère tension, dont nous extirpe pourtant un refrain up-tempo magistral, mélodie envolée et guitares shoegazing en avant. Le final duplique la sensation d'un moment lumineux, dont on ne sait plus s'il est éclaté ou éclatant (sans doute les deux). Mais le répertoire de My Raining Stars sait aussi faire dans la douceur, comme sur la très belle Head Over Heels (=>), façon petit matin fatigué, les yeux dans le vague, acoustique libérée, et éclairée d'une électrique inspirée. Des choeurs subtils viennent soutenir le chant de Thierry sur un refrain insaisissable, d'une tendre rêverie, tandis qu'on goûte pour terminer à des "la-la-la" légers et enfantins, simples et touchants. Mais ma préférence la plus absolue est sans conteste pour Riding For A Fall (=>), jangly pop-song dans la plus pure tradition, baignée de délicate nostalgie, mais menée à un rythme permettant d'esquisser de timides pas de danse. Une chanson marquée par deux passages particulièrement désarmants : le premier quand des "You won't be my star" sont glissés d'une voix désabusée juste ce qu'il faut, dans un moment de respiration acoustique chargé de sentiments. Le second, au cours d'un pont guidé par une basse agile, dépose une mélodie affolante d'évidence, et fait s'entrecroiser un chant dédoublé avouant une fragilité émouvante, la même qui nous ébranle à l'écoute de certains passages phares de la vague C86. Cette indie-pop aux lignes claires, My Raining Stars l'a pour l'instant déployée sur onze morceaux imprégnés d'un songwriting sensible, magnifiés d'arrangements éloquents. Espérons que de nouvelles demos connaissent le même sort, et nous parviennent. Il pleuvra sans doute à cette occasion quelques jolies étoiles ...
mercredi 16 mars 2011
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