mercredi 30 juin 2010

Chez Sarah #1 : The Field Mice - Emma's House [Sarah 12]

Il me semblait évident, et même naturel, de consacrer une rubrique à part à Sarah Records. Je manque à n'en pas douter de recul quand il s'agit d'évoquer ce label si cher à mon coeur, mais c'est comme ça, quand on tombe amoureux. Et pour commencer à en parler, je ne pouvais passer à côté de The Field Mice, le groupe le plus marquant de ce catalogue parfait. Et pour faire dans le simple, autant se tourner vers leur toute première référence (sortie en Décembre 1988), et ces 4 chansons gravées sur le 7' Emma's House.


En toute logique, c'est la chanson titre qui ouvre la face-A. Emma's House (=>) se pose donc comme le premier monument du groupe, début d'une série de pop-songs souvent intouchables. Des arpèges touchés par la grâce, une batterie implacable et sans vie (et pour cause, c'est une boite à rythmes), une basse hyper mélodieuse, la voix douce et émue de Bob Wratten. Et ces quelques mots, dispensés au compte-gouttes. La musique de The Field Mice est d'une simplicité terrible, d'une évidence éclatante. On s'approprie ces paroles touchantes, ces atmosphères contrastées, où la tristesse est toujours diffuse, mais jamais envahissante. De contraste, il en est également question sur When You Sleep (=>). Une chanson calme, qui caresse la peau comme la légère brise d'une nuit d'été passée à observer sa copine qui dort ("When you sleep, I listen to you breathing"). Ces instants forcément trop courts, qu'on ne peut, pourtant, s'empêcher de vouloir éternels. Un pont d'une géniale maladresse. Des larmes qui coulent sans qu'on puisse toujours expliquer pourquoi.


De son côté, la face-B est en premier lieu confiée à Fabulous Friend (=>). S'en dégage une forme de légèreté plutôt bienvenue, avec une mélodie souriante et lumineuse. On oserait presque danser sur ce beat, si on était moins timide. Ah, la timidité. Un des éléments fondamentaux de l'univers de The Field Mice. Ces choses qu'on garde, ces mots qu'on ne dit pas, ces premiers pas qu'on ne fera jamais. "I'm not brave, I'm not special, I'm not any of those things", tout est là, véritable manifeste (qui conduira à Sensitive, quelques mois plus tard, mais c'est une autre histoire). Pour conclure, The Last Letter (=>) expose ses regrets. La basse est agile, le piano fragile, le ton un peu résigné, mais surtout désolé. Une lettre avec ses non-dits; une lettre d'excuses, en même temps que de rupture. Se retourner une dernière fois. Mais la suite de l'histoire de The Field Mice, elle, restait en grande partie à écrire.

vendredi 25 juin 2010

Un album #2 : The Radio Dept. - Clinging To A Scheme [2010]

Je vais éviter de tourner autour du pot : Clinging To A Scheme, le troisème LP des suédois de The Radio Dept., est mon album de l'année 2010. Oui, dès Juin (et même depuis Mai). Autant le dire aussi tout de suite, ce disque réunit absolument tout les ingrédients pour me séduire, et même me faire tomber complètement amoureux : compositions éclatantes au goût indie-pop, influence claire d'une certaine idée (élégante) du shoegaze, instrumentations glissant souvent vers l'électronique. Deux ans de travail (produit par le groupe lui-même), puis quasi un an de report de la date de sortie. Un album attendu trop longtemps.


L'entrée dans cette merveille se fait sur la discrète Domestic Scene (=>), qui distille des arpèges délicats sur une rythmique tremblante. L'occasion d'entrer dans une ambiance feutrée, et de découvrir la voix de Johan Duncanson, traffiquée, et pourtant tellement touchante, parce qu'elle semble presque nous souffler ces quelques mots comme un secret qu'on confie ("Leaving just in time, I'm leaving just in time ..."). Vient ensuite le single qui porte le disque, Heaven's On Fire (=>). Un sample de Thurston Moore en pleine pensée gauchiste ouvre la voie d'une chanson imparable (mais comment imaginer, à ce stade-là, qu'elles le seront quasiment toutes ?), comme si Saint-Etienne branchaient des guitares pour magnifier une évidence mélodique. Les breaks sont irrésistibles, sans parler de l'envie de bouger ... La magie continue d'opérer sur la frénétique This Time Around (=>), portée par une batterie qui court comme un poulet sans tête. On sait pas trop comment la basse suit, mais ça colle particulièrement bien en dégageant un sentiment d'excitation, jeunesse sans avenir en étendard. Retour de la patte stéphanoise sur Never Follow Suit (=>), qui laisse un pouvoir total aux synthés, pour 4 minutes qui respirent les nuits d'été à danser jusqu'à en avoir mal aux pieds (à signaler que le sample en plein milieu du morceau est extrait de Style Wars, film culte d'Henry Chalfant sur le graffiti New-Yorkais du début des 80's. Même dans ses références les plus inattendues, ce disque est fait pour moi !).


Le repos est imposé par A Token Of Gratitude (=>), qui marque une pause savoureuse, avec son delay qui joue à Pong, son travail sur les textures, pour une petite aventure sur des terres électroniques, marquée par une lente montée vers les étoiles. Et alors que les yeux sont embués, l'enchainement avec The Video Dept. (=>) est absolument dévastateur, tant l'explosion que constitue ce miracle pop-fuzz emporte tout sur son passage. Quel bonheur d'être à ce point surpris par l'évidence la plus éclatante, comme si la fille avec qui t'es posé dans l'herbe, et pour qui tu craques sans jamais avoir rien dit, t'embrassait sans te demander ton avis. Dans la foulée, Memory Loss (=>) navigue en apesanteur, superpose délicieusement les instruments, pour créer au ralenti les images d'un paysage rêvé.


La suite est laissée à l'autre single, David (=>), sorti il y a maintenant un an de ça, mélange des genres particulièrement osé d'un instru quasi Hip-Hop (on va dire West-Coast début 00's), et de cette voix hantée par le shoegaze, dans une structure fondamentalement pop. Intéressant. Pour nous amener jusqu'à la conclusion, la courte instrumentale Four Months In The Shade (=>) se fait noisy et vaporeuse (un peu à la manière des interludes de Loveless). Pour finir, You Stopped Making Sense (=>) enveloppe tout d'un brouillard matinal, duquel ne semblent pouvoir s'échapper qu'un infatigable glockenspiel, une guitare fragile, et la voix de Duncanson, un peu perdu, surtout nostalgique d'un amour qui s'évapore. D'un été qui s'éteint. D'un album qui se termine. Heureusement, il y a une touche repeat. Car devant autant de mélodies, d'idées, de maturité, de simplicité, et pour tout dire, de perfection, difficile de ne pas souhaiter que tout recommence.

mardi 22 juin 2010

Un single #1 : Ellos - Diferentes [2002]

Je n'utiliserai même pas l'expression "plaisir coupable" pour évoquer cette chanson. Cela dit, au premier abord, c'est bien le kitsh qui prédomine à l'écoute de Diferentes, premier (?) single du duo espagnol Ellos. Ce beat technoïde (pas dans le meilleur sens du terme ...), ces synthés un peu excessifs ... Non, c'est pas évident de les prendre au serieux, j'en conviens. Et pourtant, et pourtant ... Oui, pourtant, la guitare un peu trop bien cachée est jolie comme tout, dans la plus pure tradition 90's. Pourtant, la mélodie, d'une simplicité effarante, s'avère surtout terriblement addictive. Je passe volontiers sur les paroles, pour la simple et bonne raison que j'ai pas vraiment le niveau d'espagnol qui permettrait de conclure quoi que ce soit à leur sujet. Enfin tout de même, si j'ai bien compris, c'est une sorte de défense de la cause homosexuelle. Pourquoi pas. Et puis comme elles sont chantées comme un hymne, ça bascule assez facilement dans le jouissif.



Au demeurant, je comprends tout-à-fait qu'on puisse avoir des réticences à se laisser séduire par un propos aussi juvénilement impétueux. C'est cependant là, en réalité, qu'est toute sa force : ne rien se refuser, assumer pleinement cette fraicheur innocente, presque indécente. Le résultat, extravagant, est une sucrerie délicieuse, comme une glace en bord de mer, ou un paquet de bonbons dans le parc après les cours, faite pour être chantée le nez au vent, sous le soleil. Ça tombe bien, j'ai entendu dire que l'été est arrivé.

jeudi 17 juin 2010

Hors-sujet #1 : Le Chili selon Marcelo Bielsa

Attention, je dévie complètement de mes attributions musicales pour un post football, qui à n'en pas douter, fera fuir même les plus motivés d'entre-vous.

Je l'ai annoncé en divers lieux et diverses occasions, l'équipe que j'imaginais la plus intéressante à voir jouer, avant la Coupe du Monde qui vient de débuter, ne fait pas partie des nations phares habituelles du foot mondial, puisqu'il s'agit du Chili, sorti tout-de-même en seconde position des qualifs dans la relevée zone AmSud. Entendons-nous bien, quand j'évoque l'intérêt à voir jouer une équipe, j'ai des priorités bien précises, la principale étant d'assister à quelque chose de tactiquement élaboré, si possible tourné vers l'offensive. D'où une certaine forme d'admiration de ma part envers Marcelo Bielsa, dit "El Loco" (le fou), coach argentin plutôt culte, tronche de psychopathe, défi tactique mis en avant, conférences de presse de 4 heures (!), déjà légendaire en Argentine (le stade du Newell's Old Boys porte son nom), et idolâtré au Chili. Du lourd, s'il en est.

Quels sont donc les préceptes qui font la spécificité du coaching de Bielsa ? En terme de schéma tactique, deux idées fortes, intangibles : côté offensif, 3 attaquants (deux ailiers et un 9, pour étirer la défense et ouvrir des espaces) et un meneur de jeu "à l'ancienne" derrière eux (très bon passeur, grosse vision du jeu si possible, Matias Fernandez remplissant actuellement le rôle à merveille). Côté défensif, l'idée est toujours d'avoir un défenseuf central de plus que le nombre d'attaquants adverses. Conséquence ? Le concept, c'est de libérer quasi-totalement les latéraux, de leur permettre d'apporter le danger et le surnombre en attaque. Exemple typique hier face au Honduras : un seul attaquant Hondurien au départ, Bielsa propose une défense à 4, où les deux latéraux (Ilsa et Vidal) montent passer l'essentiel de leur temps dans le camp adverse. Sitôt qu'en seconde période, le Honduras fait remonter un second joueur en attaque, entre côté Chilien un troisième défenseur, toujours dans l'idée de demeurer en surnombre, et de laisser une importante lattitude aux latéraux. Le 3-3-1-3 qui en résulte ressemble presque à une hérésie en 2010, la défense à 3 ayant quasiment disparu depuis le début des années 2000 (devant la montée en puissance du 4-5-1 roi).


Ceci dit, un schéma de jeu, aussi intéressant soit-il, ne prend vie que via ce que les joueurs veulent bien en faire. Dans le choix des hommes, Bielsa contraste clairement avec le football "tout athlétique" de notre époque. Songez-donc : la sélection chilienne ne compte qu'un seul joueur de champ de plus d'1m80 (Waldo Ponce, le défenseur central). C'est d'ailleurs la liste des 23 la plus "basse" du mondial, à 1,76m de moyenne. Le profil de ces joueurs est bien particulier : ils sont rapides, vifs, très techniques, dans le plus pur style sud-américain (ahem, vive les clichés). Et les consignes sont à la fois simples et exigeantes : à l'exception des défenseurs centraux, c'est pressing furieux en phase défensive (quite à se cramer, et s'exposer un peu si le premier rideau est transpercé) (et c'est terriblement savoureux de voir les Chiliens tenter de récupérer la balle dans le camp adverse alors que quasi toutes les équipes se replient pour défendre leur surface de réparation à la perte du ballon), et participation de tout le monde en phase offensive. Sur nombre d'actions, par exemple, un milieu de terrain disposant de la balle aux abords de la surface de réparation bénéficie de la fixation de la défense adverse par ses ailiers et attaquants pour trouver les latéraux qui viennent lancés couper dans le dos de la défense. Souvent, dans la surface adverse, à la réception des centres, 6 ou 7 joueurs chiliens pour conclure. 5 ou 6 joueurs aussi pour mener des contre-attaques. Obsession pour les passes courtes, précises, tranchantes, le jeu long étant plus ou moins proscrit. L'autre particularité de ces joueurs est leur capacité à évoluer à plusieurs postes, à interchanger leurs positions, donc à brouiller les pistes, et surtout à s'adapter à un éventuel changement de schéma de jeu en cours de rencontre (en particulier, Bielsa a sélectionné peu de défenseurs purs de formation, privilégiant des milieux défensifs, plus techniques, pour construire sa défense centrale en soignant la relance, et des milieux avec un potentiel de création assez élevé pour prendre les postes de milieux défensifs). Une équipe donc maléable, adaptable, mouvante, insaisissable. Aussi, une réminiscence du football total pratiqué par les Pays-Bas et l'Ajax de Cruyff dans les années 70.


Alors le Chili n'ira probablement pas très loin dans cette Coupe du Monde, principalement à cause de joueurs dont les qualités et le talent resteront très légèrement insuffisants à ce niveau de compétition. Qu'importe, car Marcelo Bielsa a réussi à construire une équipe dévouée à ses orientations tactiques (bien moins rigide que la sélection Argentine avec laquelle il a échoué en 2002), c'est-à-dire en mesure de (je l'espère) proposer ce qui se fera de plus intéressant dans le jeu pendant cette Coupe du Monde.

dimanche 13 juin 2010

Un album #1 : Ceremony - Ceremony [2005]

Le monde est petit, surtout dans l'underground noise New-Yorkais des années 2000. Le canal historique est formé par Skywave, groupement actif depuis les années 90 jusque quelque part en 2004, au sein duquel on trouvait les activistes Oliver Ackerman, John Fedowitz et Paul Backer. Ces noms ne vous disent probablement pas grand chose. Car seul Oliver Ackerman (bricoleur de pédales d'effet chez Death By Audio) a depuis tiré son épingle du jeu avec les bruyants A Place To Bury Strangers. Les deux autres ? Ils attendent leur heure. Au sein de Ceremony, formation de seconde zone, voire de troisème, enfin voila quoi.


Au rayon de leurs albums autoproduits, leur première tentative est éponyme, chez Safranin (label pour le moins obscur), en 2005. La déflagration qui en resulte relève de l'improbable. On passera sur 3 premières chansons anecdotiques voire dispensables, où des beats house (le disque entier est géré à la boite à rythme) se marient assez mal avec les guitares arrachées, le tout étant malheureusement produit de façon quelque peu chaotique. Mais le reste, le reste, les 4 chansons qui restent, là, c'est tout-à-fait autre chose. Too Many Times (=>) laisse le contrôle à la basse pour une mélodie simple et robuste, tandis que les guitares crient. C'est strident au possible, mais ça garde du sens, jusqu'au refrain up-tempo qui défonce tout, dans le plus pur style J&MC. Our Last Goodbye (=>) est plus sombre, s'ouvrant avec un sample électronique inquiétant, une guitare aux incantations désespérées, et une voix de déterré. Tout est au diapason, avec une tension palpable, et un refrain superbe. Probablement la pièce fondamentale du disque. Dans la foulée, Clouds vient réanimer le shoegaze dans ce qu'il a de plus classique et de plus classieux, on se croirait chez Slowdive ou sur Loveless : mélodie pop, et couches de guitares empilées. Presque irréel. Fin des hostilités sur Old, tout aussi bien pensée, refrain déchirant en prime et décès de nos oreilles sous la pression. Malgré une production qui sent l'amateurisme, et un début de disque raté, Ceremony vient donc livrer 4 compositions sauvages et magistrales, entre noirceur new-wave et incandescence shoegaze. De quoi, sans sortir de l'ombre, ravir ceux qui viennent observer ce qui s'y passe.

mercredi 9 juin 2010

Out This Week #2 : The Drums - The Drums

Je pensais pas avoir autant de sorties à présenter dès le départ, mais les choses sont ainsi faites, puisque ce Lundi 7 Juin sortait également le premier album (éponyme) de The Drums, quatuor New-Yorkais (aussi), déjà auteur chez Moshi Moshi d'un EP et de plusieurs singles pour le moins remuants.

Bon, l'artwork est laid, mais peu importe, le plus intéressant est peut-être d'écouter le disque. Et ça commence tambour battant par le single Best Friend, pas forcément leur meilleur, mais pas déshonorant non plus. Tous les ingrédients du groupe sont là : batterie dévergondée, guitare coquine, basse à l'arrache, et la voix qui survole, chante tout comme un hymne. Me And The Moon (=>) ajoute une batterie digne de Joy Division, pour un son qui fleure bon les 80's décomplexées, et une composition découpée de manière absolument démente (les breaks sont magiques). Suit Let's Go Surfing (=>), entendue partout, mais dont on ne se lasse pas, moment culte de beach-pop rutilante, cheveux au vent et fuck aux parents, qui se permet absolument tout (les handclaps sur le pont, par exemple), avec succès. Book Of Stories se fait un peu plus triste, amour déchu, incompréhension et non-envie de danser. La première moitié du disque, jusqu'au démoniaque single Forever And Ever Amen, est globalement réussie, montrant un groupe exubérant, sans filet, sans limite, et pourtant indéniablement maitre de son sujet.



La seconde moitié se veut plus calme. Down By The Water, repêchée sur le Summertime EP, marque d'ailleurs le coup avec une grosse chute de tension. Problème, dans la foulée, It Will All End In Tears peine à convaincre, forçant trop sur le chant. Petit mieux sur We Tried, plutôt mignonne. La fin du disque sent malheureusement l'essoufflement, avec des compositions où l'évidence se perd un peu. On sauvera cependant la douce et belle I'll Never Drop My Sword (=>), où la basse vient créer la surprise en invoquant les Field Mice, signe que le groupe peut réussir dans un registre (très) légèrement différent.
Voila donc un premier disque sans concessions, proprement jouissif quand la fulgurance est là, bien plus gênant quand il s'éparpille sans se trouver. C'est un peu ça, être jeune.

dimanche 6 juin 2010

Out This Week #1 : The Pains Of Being Pure At Heart - Say No To Love

Les New-Yorkais de The Pains Of Being Pure At Heart pourraient sembler tout-à-fait omniprésents depuis qu'ils ont éclaté à la face du (petit) monde indie-pop fin 2008/début 2009 (et encore plus tôt pour quelques chanceux bien renseignés). Année 2009 qui était, justement, une réussite totale pour eux, avec cet album éponyme sublime, et la confirmation via l'EP Higher Than The Stars, sorti en Septembre. Le groupe a fait le tour du monde (dont un joli soir du mois de Mai à Toulouse), secoué des coeurs partout sur la planète. Autant dire qu'on s'attendait plutôt à les voir se calmer pour 2010, le temps probablement d'écrire de quoi nous rendre heureux, ou de se consacrer à des side-projects (en particulier le batteur Kurt Feldman qui distribue du rêve en frontman de The Depreciation Guild). Mais ces gens-là ne sont pas comme ça, et comme ils sont relativement inspirés, ils ont pensé qu'ils pouvaient nous combler un peu, dans le but aussi de nous faire patienter avant un nouvel album (pour lequel ils parlent d'une entrée en studio pour la fin de l'été).


Le résultat, c'est ce single, Say No To Love (=>) (et sa face-b Lost Saint (=>)). Et, comment expliquer ça ? Pour faire simple, ils sont toujours au top, mais genre très loin au-dessus. L'évolution notable et pour autant très cohérente consiste en l'abandon de la fuzz énergétique (déjà entrevu sur Higher Than The Stars), qui permet un glissement vers un son clairement plus doux, plus cajoleur, plus Field Mice, peut-être (recrudescence d'arpèges délicats ...). Sur le plan de la composition, c'est toujours aussi difficile de pas pleurer de bonheur sur la guitare qui ouvre Say No To Love, de sauter sur son lit quand la batterie déboule, et de très vite apprendre les paroles pour pouvoir les chanter. La mélodie est incandescente, la voix timide comme on l'aime, la production parfaite. La face-b égraine quelques accords d'une intense nostalgie, des touches de claviers qui pourraient sonner kitsh si elles n'étaient pas géniales, et pose une voix fragile et simplement désarmante.

Non, The Pains Of Being Pure At Heart n'inventent rien. Ils assument d'ailleurs parfaitement cette forme d'orthodoxie indie-pop, ce poids de leurs influences. Oui, nous sommes en plein revival, et on trouvera toujours des gens pour s'en plaindre. Pas moi. Parce que ce groupe est capable d'écrire des chansons intemporelles, et qu'il joue la musique que j'aime.
 
 
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